Pour les élections 2020 en Centrafrique, le port d'armes est interdit aux forces de sécurité en civil. Voilà pourquoi.
Afin de prévenir toute confusion avec les combattants rebelles qui auraient infiltré la capitale centrafricaine Bangui pour perturber les scrutins présidentiel et législatifs de dimanche, il est interdit aux militaires, gendarmes et policiers de circuler avec des armes lorsque ceux-ci sont habillés en tenue civile, selon une déclaration du ministère centrafricain de la Défense publiée samedi 26 décembre 2020.
Une mise en garde a par ailleurs été adressée aux civils porteurs d'une arme, qui pourraient être considéré comme des combattants dans la période électorale. Pour mettre les électeurs en confiance, le ministère a également fait mention au partenariat avec la communauté internationale et certains pays amis, qui ont abouti au renfort des effectifs militaires afin d'assurer la sécurisation des opérations électorales.
D'après une source proche du dossier sous couvert d'anonymat, lors de la fausse alerte mercredi dernier ayant provoqué une panique généralisée à travers la capitale, des éléments des forces de défense et de sécurité s'étaient déguisés en ôtant la tenue militaire pour porter des tenues civiles.
Plus tôt dans la même journée de samedi, la Cour constitutionnelle centrafricaine a rejeté les requêtes introduites par l'opposition visant un report des élections à cause de l'insécurité.
Depuis plus d'une semaine, les groupes armés en province du pays ont multiplié les attaques pour une éventuelle marche sur Bangui. Leur passage a été largement stoppé par l'armée centrafricaine et les casques bleus de la mission des Nations Unies (MINUSCA), avec l'appui des renforts russes et rwandais.
La participation des électeurs pourrait bien être impactée par l'insécurité pré-électorale. Des sources locales signalent que le matériel électoral arrivé dans la ville centrafricaine de Yéléwé (nord-ouest) a été incendié par les rebelles. Bien d'autres villes, comme Bakouma et Rafaï (sud-est), Bossangoa (nord-ouest) et une partie de Bambari (centre), sont toujours sous le contrôle des groupes armés.
