« Des Ivoiriens qui fabriquent d’autres « Ivoiriens », le député Assalé Tiémoko dénonce la fraude sur la nationalité en Côte d’Ivoire.
En février 2014, j’avais fait une grande enquête sur le réseaux de faux documents en Côte d’Ivoire :
-CARTES DE VISITES TECHNIQUES
-TIMBRES FISCAUX.
-EXTRAITS DE NAISSANCE
-CERTIFICATS DE NATIONALITÉ.
-CARTES GRISES.
-PERMIS DE CONDUIRE.
-PASSPORTS
-ETC.
Si, à cette époque, la fraude sur la nationalité et autres documents administratifs se faisait avec un peu de prudence ou avec une certaine pudeur , maintenant les fraudeurs n’ont peur de rien.
Ils sont quasiment aidés en toute conscience ou inconsciemment par des Ivoiriens.
Aujourd’hui, pour être ivoirien, il suffit de se fabriquer une mère ou un père Ivoirien à partir d’une photocopie de CNI d’un ivoirien et hop ! On a un certificat de nationalité ivoirienne et hop ! On a une CNI ivoirienne et on est ivoirien.
Et de nombreux Ivoiriens de naissance, dans nos villages et nos villes, pour 50000 F, contribuent, avec leur CNI ou autres documents, à fabriquer d’autres « Ivoiriens ».
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Et comme notre CNI ne porte ni les noms et prénoms des pères et mères alors que nous ne disposons pas encore de la technologie pour ce genre de CNI, on est au Paradis de la fraude.
Pendant combien de temps, notre pays va fermer les yeux sur cette situation ?
Pour avoir la nationalité ivoirienne quand on n’est pas né ivoirien, les lois ivoiriennes ont accordé plusieurs possibilités.
I/ Naturalisation, mariage avec une IVOIRIENNE ou un IVOIRIEN et adoption par un ou une Ivoirienne.
A cela, il faut ajouter les anciens modes d’acquisition , par déclaration avant 1972 et en application de la loi spéciale de 2013.
En dehors de ces modes, toute autre façon pour devenir Ivoirien est une fraude et tout Ivoirien qui a connaissance de ce fait est autorisé par la loi à constester cette nationalité, y compris même le certificat de nationalité.
Seuls les enfants mineurs légitimes ou naturels d’un étranger devenu ivoirien par naturalisation peuvent avoir de droit, la nationalité ivoirienne. Les enfants majeurs sont exclus de ce bénéfice. Même l’enfant mineur marié est exclu du bénéfice de cette disposition. (Article 45 du Code de nationalité ivoirienne).
Alors, le gouvernement et au regard de ce qui se passe et qui devient presque indécent et insultant pour le pays, devrait réfléchir à la solution de mettre fin à toute cette fraude sur les documents administratifs qui prend des proportions industrielles et très inquiétantes.
Avant les gens fraudaient surtout pour pouvoir circuler en paix ou voyager ou faire leurs affaires.
Maintenant, les gens fraudent, en plus des autres raisons, pour s’inscrire sur les listes électorales et participer aux choix des dirigeants. Ça, ce n’est pas acceptable.
Un jour, il faudra qu’on se regarde en face pour aborder cette question de fond autrement, on laissera nos enfants dans un pays où n’importe qui pourra compétir avec eux à tous les niveaux et leur disputer tout.
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Nous sommes tous là, nous voyons tous ce qui se passe mais nous avons peur d’en parler de peur qu’on nous traite de xénophobes. Mais nous savons tous que nous en train d’aller droit dans le mur sur cette question.
Depuis 2014, je n’ai eu de cesse d’enquêter sur cette situation. Il nous faudra un véritable audit de notre état civil. Car en ce moment, notre état civil est une catastrophe.
Il nous faudra rapidement légiférer pour punir sévèrement ce nouveau mode d’acquisition de la Nationalité à partir d’une CNI ou autres documents Ivoiriens.
ASSALE TIEMOKO ANTOINE.
DÉPUTÉ DE LA NATION.
