« Guillaume Soro sait très bien que venir aujourd’hui au pouvoir par les armes est presque impossible »

Guillaume Soro

Le pro-Soro, Mamadou Traoré, interpelle les guides religieux et traditionnels face à la crise pré-electorale qui sévit actuellement et fait ses propositions.

Il y a peu, j'interpellais les guides religieux et traditionnels face à la crise pré-electorale qui sévit actuellement et qui fait peur à tous les .

Le Cheick Boikary Fofana vient de se prononcer sur sa position face à cette crise. Une position que je respecte. S'il travaille dans l'ombre pour calmer la situation comme il le dit, tant mieux.
Je comprends sa position. Elle est très délicate puisqu'il connaît profondément les deux grands belligérants que sont le Président Ouattara et le Président .
Un mot de trop ou de moins de sa part pourrait provoquer des levées de boucliers contre lui de part et d'autre. Que faire donc si ce n'est que faire des médiations dans l'ombre?

Malheureusement par ces temps qui courent, les médiations dans l'ombre sans une position officielle et publique tenue correspondent à des fuites en avant, à des fuites de responsabilité, à de la lâcheté ou même à de la corruption en fonction du camp qui juge. Dans un tel contexte, une déclaration officielle sur cette crise doit être bien mûrie et bien pesée.
Sinon ce sont des condamnations tout azimut.

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J'en veux pour preuve la déclaration de Monseigneur Kutwa qui a choqué les pro-Ouattara et qui a fait plaisir aux Pro-Soro. Pourtant, l'objectif du guide religieux n'était pas de plaire à un camp comme à un autre. C'était tout simplement d'appeler au calme, de demander au Chef de l'État de faire preuve de tolérance et de pardon envers Guillaume Soro et ses proches qui ont été incarcérés. Il a fallu qu'il fasse cette proposition pour que des Pro-Ouattara l'accusent de collusion avec Guillaume Soro dans sa prétendue tentative de putsch contre le Chef de l'État.

Il a fallu également que le Cheick Boikary Fofana affirme qu'il était très prolixte sous Gbagbo parce que les musulmans étaient traqués par le pouvoir en place et que ce n'est plus le cas cette fois-ci, ce qui justifierait son silence, qu'il reçoive des obus verbaux de la part des Pro-Soro et pro-Gbagbo. Que faire donc pour concilier les deux positions ?

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Je pense sincèrement que le Cheick Boikary Fofana, tout comme les guides traditionnels, devraient tous appeler au pardon et à l'apaisement des cœurs. Autant ils devraient parler franchement à leur fils Guillaume Soro afin qu'il atténue son discours vis-à-vis du Chef de l'État, dorénavant son adversaire politique, autant ils devraient avoir le courage de demander au Chef de l'État de laisser tomber cette histoire de coup d'État qui est une pilule difficile à avaler et laisser chacun aller librement aux élections sans aucune entrave judiciaire à travers des accusations non encore prouvées.

Surtout qu'ils ne demandent pas à Guillaume Soro de venir au au nom de la paix.
Il ne le ferait pas parce qu'il n'a pas la même vision de la Côte d'Ivoire que les animateurs de ce parti. Ce ne serait pas du tout régler le problème en lui faisant cette proposition.

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Pour le moment, ce sont des présomptions de culpabilité que l'on met sur le dos de Guillaume Soro. Cela est-il suffisant pour déployer une telle énergie dans la traque contre lui et ses hommes ? Pour parler comme les Ivoiriens, tous les deux ont tort et tous les deux ont raison.
C'est pourquoi je souhaite que les guides religieux et traditionnels fassent en sorte d'obtenir des deux belligérants des engagements écrits et publics afin de garantir la stabilité des institutions et la transparence des élections.

A travers ces engagements écrits, ils prendront l'opinion à témoin contre la violation par l'un ou l'autre de ces actes. Je pense que cela pourrait rassurer les Ivoiriens et permettrait aux politiques de baisser le thermomètre politique. Sinon, actuellement les Ivoiriens ne sont pas rassurés.

Et je pense et insiste que c'est par le biais de nos Chefs religieux et traditionnels que la peur du lendemain pourra peu à peu sortir des cœurs des Ivoiriens. Une transition militaire ? Nous n'en voulons plus parce que celle de 2000 avec le Général Gueï nous a laissé un très mauvais souvenir. Et jamais dans mes conversations avec mon mentor Guillaume Soro et avec ses lieutenants il n'a jamais été question de la préparation d'un coup d'État contre le Chef de l'État.

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Guillaume Soro sait que même s'il y pensait, une telle option n'aurait pas eu l'adhésion de beaucoup de ses lieutenants comme nous autres car il sait que bien que déçus du Chef de l'État qui fut hier notre mentor, nous ne le détestons pas au point de l'humilier avec un coup d'État.
Et pour ce que je sais, Guillaume Soro n'a jamais pensé à une telle option. Et étant très intelligent, Guillaume Soro sait très bien que venir aujourd'hui au pouvoir par les armes est presque impossible.

La communauté nationale et internationale n'y souscriront pas. Voici pourquoi depuis toujours il s'est donné pour mission de venir au pouvoir par les urnes. C'est pourquoi il a décidé de se faire accompagner par un mouvement politique qu'est le GPS et ses alliés.

Que Dieu etende sa main protectrice sur notre pays et qu'il insuffle dans l'esprit de nos politiques et de nos gouvernants un atome de sa sagesse et de sa miséricorde afin que la paix et la tranquillité règnent sur notre beau pays.

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J'ai décidé dorénavant de consacrer mes prochaines publications à l'apaisement de la tension politique parce qu'aujourd'hui notre pays est sur une corde raide. Nul ne sait s'il pourra s'échapper si demain le pays s'embrasait. Je l'ai dit et je le répète. J'avais pensé naïvement que nous étions à une compétition électorale fair-play, à un combat de boxe.

Je constate malheureusement que c'est à un jeu de la mort auquel nous sommes soumis aujourd'hui. Et ça me rend terriblement triste. Aujourd'hui même, mes parents et mes amis ont peur de me fréquenter, moi le Soroïste, de peur d'être un jour inquiétés. Quand mon pays devient ce pays où la méfiance est devenue le comportement qui régie nos relations de tous les jours, ça me rend triste.

Vraiment triste. Vrai vrai là, amusement à part je n'avais jamais imaginé que notre adversité avec nos compagnons d'hier atteindrait un tel niveau de férocité. Je suis convaincu que dans les commentaires de mon post, des gens viendront me dire que c'est nous qui avons tort. Nous leur dirons également que ce sont eux qui ont tort. Et on n'avancera pas avec ces accusations de part et d'autre. Que Dieu nous aide !

Written by Mamadou Traoré

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