Pour le magistrat Grah Ange, la seule manière pour Hamed Bakayoko de laver votre honneur, c'est de porter réellement sa plainte contre Vice.
Votre réaction Monsieur Ahmed Bakayoko après l'attaque terroriste me laisse pantois. Votre tentative de tourner en votre faveur, un drame causé par votre défaillances et celle de votre Gouvernement, qui a coûté la vie à 11 militaires dans la fleur de l'âge qui ne demandaient qu'à vivre, est pitoyable : « Nous avons eu des informations sur cette menace des narcotrafiquants alliés aux terroristes qui voulaient avoir un accès à une zone portuaire et la Côte d'Ivoire était en ligne de mire. …Le plus important pour nous c'est de protéger nos populations et notre territoire et dans les jours qui viennent vous verrez que la réponse sera à la de l'attaque ».
Je tiens de prime abord à souligner combien il est ridicule d'affirmer que des assaillants qui ont rebroussé chemin après leur forfait voulaient avoir un accès à une zone portuaire. Cela enlève tout sérieux à vos déclarations. Lorsqu'ensuite vous assumez, la responsabilité indirecte de la mort de ces soldats en soutenant que vous n'ignoriez pas la menace d'attaque, et pourtant vous n'avez pris aucune disposition pour la prevenir, on est en droit de s'interroger sur les raisons profondes de votre inaction. Je reviendrai sur sur question dans une autre contribution. Cela ressemble étrangement à de la complicité par omission.
D'autre part, la référence inattendue aux narcotrafiquants dans cette affaire est pathétique alors que le Gouvernement vient à peine d'annoncer qu'une enquête va être menée pour éclaircir les circonstances et les auteurs de cette attaque. Il ne sert à rien de vouloir vous servir de cette tragédie pour essayer de vous blanchir des accusations proferées par les journalistes de « Vice » contre vous en essayant de donner l'image d'une personne engagée dans la lutte contre les narcotrafiquants. Pour parler comme les ivoiriens, vous n'aller pas réussir à nous « trafiquer ». Il n'y a qu'une seule manière de laver votre honneur, c'est de porter réellement votre plainte en diffamationdevant les juridictions idoines, c'est-à-dire, celles du pays où les publications ont été faites. A défaut, les ivoiriens seront fondés à accorder du crédit à vos accusateurs.
Dans cette hypothèse, nous tenons à vous dire, vous qui avez des ambitions présidentielles qu'aucun d'entre nous n'acceptera de voir à la tête de notre pays une personne avec une réputation de narcotrafiquant. D'ailleurs votre maintien dans les fonctions de Premier Ministre par intérim et de Ministre d'Etat, en dépit du scandale qui vous éclabousse porte atteinte à l'honorabilité de notre pays. De vos déclarations, nous pouvons déduire que vous en êtes conscient et que le seul acte de patriotisme que vous auriez dû valablement posé était de donner votre démission. Force est cependant de constater que vous n'êtes pas prêt de prendre cette décision salvatrice pour le bien de la Côte d'Ivoire. Il faut croire que malgré le fait que le fait que les fonctions de membre sont discréditées par leur exercice par une personne soupçonnée d'être un baron du narcotrafique, vous vous obstiner a vous y maintenir à tous les prix .
En attendant vous voudriez bien mettre fin à cette campagne particulièrement indécente, surtout en ces moments de deuil national, conduite par des organisations de la presse, vos cybermercenaires et autres affidés, visant à rédorer votre blason et à jetter l'opprobe sur des personnes dont en réalité ils n'ont aucune volonyé d'établir la véracité ou non des écrits. Ils gagneraient à vous inviter à faire ce que auriez dû faire dès la publication de ses articles dans leur version anglaise, c'est-à-dire saisir les tribunaux, au lieu des proférer avec vous des menaces contre les populations pour avoir joui des droits que leur confère la Constitution et d'appeler à la haine contre les opposants. Tout le monde attend de vous cette réaction de dignité. Elle vous grandira certainement plus que de porter des accusations farfelues par vos cybermercenaires contre l'opposition, présentée comme étant le commanditaire des articles .
A ces personnalités et organisations qui s'érigent au nom d'un prétendu patriotisme, que j'aurai qualifié de chauvinisme, si je n'étais convaincu de leur manque de sincérité, en défenseur de votre cause, je rappelle simplement que jusqu'aujourd'hui nous n'avons aucun communiqué officiel de soutien du Président de la République et du Gouvernement dont vous êtes pourtant le Premier Ministre par intérim alors que vu l'opprobe que ces accusations portent sur cette institution, l'opinion public est légitiment en droit d'attendre de leur part une telle réaction. Ce silence des hautes autorités de l'exécutif alors que la Côte est traité d'Etat défaillant, qui ont non seulement autorisé l'enquête des journalistes, mais égalements participés à certaines des actions qui sont décrites aurait dû être de nature à rendre plus prudent ces Don Quichotte de circonstances. Il y a lieu de s'interroger sur les motifs de ce silence accusatoire. Le Président de la République et son Gouvernement sont-ils en possession d'informations les contraignant à adopter une telle posture ? On est en droit de le penser
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Le silence égalements des organes dirigeants du RHDP dont vous êtes un des vice-Presidents invite encore plus à faire preuve de circonspection. Lorsqu'on constate que vous-même refusez dans votre communiqué de vous revêtir de votre qualité de membre du Gouvernement et initiez votre défense en tant que simple citoyen, on ne comprend pourquoi Monsieur le Président du Sénat, l'Autorité Nationale de la Presse et les journalistes et autres personnalités prétendent défendre l'image de l'Etat à travers un de ses représentants les plus éminents, alors que vous même refusez de vous prévaloir de cette qualité dans cette affaire.
Cela me permet d'insister en vous disant que vous gagnerez donc pour obéir à votre propre logique à déposer votre démission. Cela éviterai la persistance malheureuse, des amalgames entre l'individu accusé de narcotrafique et le Ministre de la défense, Premier Ministre par intérim dont l'image ne peut et ne doit supporter sans opprobre pour l'Etat, une telle relation avec le milieu de la pègre, même sous la forme de simples soupçons seulement. Ce n'est pas un conseil, c'est une exigence.
