Hommage à Allah Thérèse et Rose Marie Guiraud : le monde des arts et de la culture perd deux pionnières

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Hommage à Allah Thérèse et Rose Marie Guiraud qui ont marqué le monde des arts et de la culture de la Côte d'Ivoire.

Le monde des arts et de la culture ivoirienne a perdu deux pionnières Thérèse et qui ont marqué l'industrie artistique depuis des générations par la qualité de leurs œuvres et leur engagement.

, un parcours plein d'endurance et de persévérance

Kouadio Allah Thérèse, mieux connue sous sa dénomination populaire ‘'Allah Thérèse'', née en 1950, est une chanteuse traditionnelle, originaire du village de Gbofia, dans la sous-préfecture de  (centre de la Côte d'Ivoire). Elle formait un duo musical avec son époux l'accordéoniste N'Goran la Loi.

Portant toujours la même coiffure appelée “Akôrou Koffié”, Allah Thérèse est lead vocal d'un genre musical local dénommé ‘'Agbirô'' dans son village. C'est à l'occasion de funéraires, qu'elle rencontre N'Goran la Loi, lui aussi lead vocal du même genre.

Depuis 1966, date à laquelle ils produisent leur première œuvre “Ahoumo N`Seli”, Allah Thérèse et son mari N'Goran la Loi se produisent ensemble, l'une chantant et l'autre l'accompagnant à l'accordéon. Le couple a totalisé six albums dont le dernier “Doumi” a été réalisé en 2005.

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N'Goran La Loi et son épouse Allah Thérèse (Photo d'archive)

Allah Thérèse, c'est toute une histoire, le passé de notre . La belle époque Houphouët-Boigny. Cette artiste est un vestige de l'histoire de la Côte d'Ivoire  culturelle et musicale.

Le président de la République, avait rendu un hommage mérité à Allah Thérèse, dont les chansons étaient très appréciées par Houphouët-Boigny, ainsi que de tous les , à l'occasion de sa visite d'Etat dans la , à Toumodi.

Avec sa disparition, la culture ivoirienne perd une icône, une pionnière de la musique traditionnelle.

L' lui a octroyé, en signe de services rendus à la , grâce à sa forte contribution au patrimoine artistique et culturel, des actes de reconnaissances, à travers le département ministériel. Une distinction au rang de Chevalier de l'Ordre du Mérite ivoirien, en mai 2012, une pension mensuelle de 300 000 depuis 2014 pour elle et dont bénéficiait également son époux feu N'Goran la Loi. Elle a reçu une maison à Toumodi, en 2014 et un véhicule neuf, en décembre 2019. Allah Thérèse a bénéficié d'une prise en charge entière des frais médicaux durant sa maladie et ses obsèques sont entière pris en charge par le Chef de l'Etat.

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La cantatrice Allah Thérèse sera inhumée le 29 août 2020 dans son village natal.

Rose Marie Guiraud, un engament jusqu'au bout

Née le 10 septembre 1944, à Ouyably Gloeta, dans la sous-préfecture de , Rose Marie Guiraud a connu un itinéraire singulier. Elle a commencé sa carrière artistique à l'âge de quatre ans. Pour elle, la musique, la chanson et la danse sont divines.

Rose Marie Guiraud est la pionnière de la chorégraphie ivoirienne. Artiste de renommée internationale, de multiples talents. Danseuse, chorégraphe, actrice, chanteuse, auteure-compositeur, conteur, dramaturge, créatrice de costumes, anthropologue, maître de conférences, éducatrice et administrateur des arts et écrivain… Elle a, à son actif, six albums en solo. Elle parlait couramment quatre langues à savoir le wê, le malinké, le français et l'anglais.

Diplômée du Conservatoire royal de Liège en , Rose Marie Guiraud a fréquenté également l'école de la Comédie musicale à , aussi bien que l'école de la danse américaine moderne et contemporaine.  En 1973, elle a fondé l'École de danse et d'échanges culturels (EDEC) et la compagnie de danse ‘'Les Guirivoires''. La culture ivoirienne et internationale perd une icône.

Guiraud

 

L'ex-artiste chorégraphe, Rose-Marie Guiraud

Rose Marie Guiraud a été élevée au grade de Commandeur de l'Ordre national de la République de Côte d'Ivoire. En 2013, son centre EDEC  a été réhabilité par le ministère de la Culture et de la par une subvention de 20 millions FCFA.

Depuis 2014 jusqu'à sa le 20 avril 2020, l'Etat de Côte d'Ivoire lui octroie la pension présidentielle mensuelle de 300.000 FCFA. Elle a bénéficié d'une prise en charge médicale de la part de la depuis 2018.

Les obsèques nationales de la pionnière de la chorégraphie en Côte d'Ivoire ont débuté le 19 août 2020, par la présentation des condoléances au domicile familial à la , suivie d'une prestation des Guirivoire, sa troupe artistique.

La levée de corps avec témoignages, oraison funèbre et honneurs militaires, suivie de l'inhumation au , est programmée pour le vendredi 28 août.