Institut national polytechnique Houphouët-Boigny (INPHB) de Yamoussoukro : le projet de privatisation refait surface. C'est en tout cas, la conviction de l'Intersyndicale.
Le projet de privatisation de l'Institut national polytechnique Felix Houphouet-Boigny de Yamoussoukro ‘'avorté'' en 2016 refait surface, selon l'Intersyndicale. C'est en mars 2016 que les premières rumeurs de privatisation ont surgi. Le personnel de l'Institut annonçait avoir reçu l'information selon laquelle l'établissement allait être privatisé au profit d'une association. Une information démentie par le ministre du Budget, Abdourahme Cissé, en mai 2016.
A lire aussi : Voici le rapport 2018 de la Banque mondiale sur la Côte d'Ivoire
« C'est la seule école dont dispose la Côte d'Ivoire pour la formation des ingénieurs dont elle a besoin pour son développement. De toutes les manières, je n'ai pas reçu ce dossier. Et si jamais, il se retrouvait sur ma table, je ne le signerai pas. Mais pour la réforme, oui. Il y a une réforme qui est en cours », avait précisé Cissé.
« Pour rentrer à l'INP, l'argent ne doit pas faire la différence, mais le travail et uniquement le travail. Une fois qu'on aura cela, l'école sera au même niveau dans les standards internationaux que les autres grands établissements du monde »
Une réforme qui devrait permettre selon Koffi N'Guessan, directeur général de l'INP-HB, une meilleure flexibilité permettant à l'école de mieux payer ses personnels, d'avoir des équipements pour les laboratoires, et de trouver des mécanismes afin de financer les meilleurs élèves qui y viennent.
Institut national polytechnique Houphouët-Boigny et Intersyndicale
« Pour rentrer à l'INP, l'argent ne doit pas faire la différence, mais le travail et uniquement le travail. Une fois qu'on aura cela, l'école sera au même niveau dans les standards internationaux que les autres grands établissements du monde. Notre rôle, c'est de faire en sorte que le gouvernement soit soulagé et que l'élite africaine soit formée à Yamoussoukro. Je le dis encore, il n'est pas question de privatiser, mais d'avoir une flexibilité dans la gestion, sous le regard de l'Etat », expliquait le directeur général.
Deux années après ce démenti, l'Intersyndicale dans un communiqué du 14 avril 2018, contredit le directeur général qu'il accuse d'être le principal instigateur de la mise en œuvre de la privatisation. « L'équipe dirigeante veut à nouveau faire passer son projet de privatisation de l'Institut à travers le PADES (Programme d'appui au développement de l'enseignement supérieur) qui est un projet de l'Etat pour impulser le développement de l'enseignement supérieur. Celui-ci a reçu un appui de 40 milliards FCFA, de la part de la Banque mondiale » indique Jean Marie Yessoh.
« le serpent n'est pas encore mort. Il est dans la maison où il rôde »
Le directeur général, « de sources concordantes », n'a jamais abandonné l'idée de voir l'INP-HB privatisé, selon Yessoh. Pourtant, révèle-t-il ni la Banque mondiale, ni le ministère n'ont exigé un changement de statut, encore moins une privatisation de l'école. En attendant l'assemblé générale extraordinaire sur le sujet, le coordonnateur de l'Intersyndicale, appelle ses confrères à la mobilisation et à la vigilance « car le serpent n'est pas encore mort. Il est dans la maison où il rôde ».
INP-HB : une histoire
L'INP-HB a été créé en 1996. Il est né de la fusion de quatre établissements : l'École nationale supérieure d'agronomie (ENSA), l'École nationale supérieure des travaux publics (ENSTP), l'Institut agricole de Bouaké (IAB), et l'Institut national supérieur de l'enseignement technique (Inset). Le but était de réduire les coûts structurels, allouer de façon plus pertinente les moyens, ainsi que les ressources des écoles et harmoniser les programmes de formation.
L'INP-HB compte aujourd'hui dix écoles dont les quatre fondatrices. Les six autres étant l'École supérieure d'agronomie (ESA), l'École supérieure d'industrie (ESI), l'École supérieure de commerce et d'administration des entreprises (ESCAE), l'École supérieure des mines et de géologie (ESMG), l'École supérieure des travaux publics (ESTP), et l'École de formation continue et de perfectionnement des cadres (EFCPC).
Elvire Ahonon
Daloa : Quand des étudiants boursiers portent plainte contre la Fesci pour tentative de racket