Inondations mortelles, Me Brahima Soro : « Je regrette qu’il n’y ait pas eu de sanction administrative »

Me Brahima Soro, président de l'UPCI a été reçu par Henri Konan Bédié, le jeudi 5 juillet 2018 à Daoukro
Me Brahima Soro, président de l'UPCI a été reçu par Henri Konan Bédié, le jeudi 5 juillet 2018 à Daoukro

Le président de l'Union pour la Côte d'Ivoire () , s'est exprimé sur des sujets d'actualité, lors d'une interview accordée à DNEWS TV. Interview Brahima Soro inondations. Signalons que le patron de l'UPCI a été reçue en audience, le jeudi 5 juillet 2018, par , à .

Y a-t-il problème à l'UPCI ?

Naturellement je ne vais pas vous le cacher. Depuis que nous avons dit « NON » au parti unifié, il y a des personnes qui ont subitement manifesté l'intérêt à l'égard de notre parti, ils se souviennent qu'ils ont été membres d'un parti qu'ils avaient abandonné depuis trois à quatre ans. Aujourd'hui, ce sont ces personnes qui s'activent pour faire en sorte que le « NON » qui a été décidé à la suite d'un congrès devienne « OUI ».

A lire aussi : « UPCI : Les jeunes mettent en garde Belmonde et sa « minorité de 5% mue par l'argent facile »

Est-ce que ce « NON » pose-t-il problème au sein de l'UPCI ?

Non, parce que c'est un « NON » qui reflète l'état d'esprit du parti. C'est un « NON » qui a été décidé à 95% donc, cela ne peut pas être un problème au sein du parti.

Brahima Soro, président de l'UPCI
Brahima Soro, président de l'UPCI

Comment expliquer que certains de vos partisans veulent transformer ce « NON » en « OUI » ?

Il ne s'agit pas de nos partisans. Ce sont des militants qui ont appartenu à une certaine époque à l'UPCI. Aujourd'hui, ils ne sont plus membres, ils en ont perdu la qualité. Mais, comme il s'agit de faire en sorte de plaire au prince, il y a des gens qui estiment que ce serait une occasion pour eux de faire fortune.

C'est qui le prince ?

Celui qui œuvre pour le succès de l'opération du parti unifié.

Quelle est la qualité de vos rapports avec les autres membres du RHDP ?

Nous n'avons pas de rapport direct avec les autres partis membres du . Nos rapports se limitent aux réunions périodiques qui sont convoquées pour débattre de telle ou telle question. Quand il n'y a pas de réunion, chaque parti travaille sur son calendrier.

Est-ce que l'UPCI est encore membre du RHDP ?

Il faut dire peut-être quel RHDP ? Nous sommes membre du groupement politique RHDP. A ce jour, nous n'avons pas fait de demande particulière pour en ressortir, à ce jour également, il ne nous a été notifié aucun acte aucune décision nous excluant pour quelque motif que ce soit. Maintenant, si c'est le RHDP dont tout le monde parle aujourd'hui,  parti unifié, nous ne sommes pas membres.

« Quand nous sommes rentrés dans l'alliance, ce n'était ni une question d'amour, ni de ressentiment »

Est-ce que ce n'est pas un refoulement de frustrations que vous auriez ressenti depuis le départ du gouvernement de monsieur Gnamien Konan, il n'y a plus de membre d'UPCI au gouvernement, est-ce que ce n'est pas une façon de dire y'en a marre ?

On ne fait pas la politique avec des regrets ou avec de l'amour. Quand nous sommes rentrés dans l'alliance, ce n'était ni une question d'amour, ni de ressentiment. Nous y sommes allés parce qu'entre les deux tours, notre candidat n'a pas été qualifié pour le second tour.

Nous avons discuté pour voir s'il fallait faire un choix ou non. Nous avions à l'époque fait la campagne contre Bédié Ouattara Gbagbo (BOG). Lorsque nous n'avons pas été qualifiés, la question s'est posée si  nous devions soutenir l'un des « BOG » que nous avons combattu ou non. Nous avons échangé et avons décidé de soutenir un mais lequel ?

Nous avons pris une décision rationnelle. Le président d'alors a écrit à chacun des candidats qualifiés au second tour pour lui dire :

  • Nous avons fait campagne sur un projet de société. Quelles sont dans ce projet de sociétés les grandes lignes qui vous intéresseraient et que vous avez envie de mettre en œuvre ?
  • Est-ce que vous avez pour projet également de nous associer à la mise en œuvre de ces grandes lignes ?

Il y a un qui nous a répondu l'autre non. Celui qui nous a répondu est le candidat du RHDP le président .

Lorsque cette réponse a été obtenue, en dépit du fait que l'autre n'a pas répondu, nous avons soumis cette réponse à discussion. Pendant deux jours, nous n'avons pas eu de consensus alors, nous avons soumis la question au vote. C'est ainsi qu'une majorité nette s'est dégagée au profit non seulement du candidat du RHDP, mais également pour une entrée de l'UPCI au sein de cette plateforme.

Comment appréciez-vous la révision de la liste électorale qui a été faite ?

Nous sommes déçus par les résultats qui ont été obtenus au regard des moyens qui semblent-ils, ont été mis à disposition pour réussir cette opération. J'estime qu'on aurait pu faire l'économie de toute cette dépense si c'était pour atteindre ce résultat, on aurait pu faire autrement.

« nous voulons la reforme parce que nous UPCI, estimons que nous y avons notre place »

Est-ce qu'aujourd'hui, il faut une réforme de la CEI ?

Ma réponse est oui, pour trois raisons. La première est qu'il y a eu décision d'une cour africaine qui a expressément demandé à ce qu'il y ai une réforme. Si nous voulons être un état de droit, l'état doit se conformer à toutes les décisions y compris celles qui le condamnent. Deuxième raison, sur la place politique nationale, ce sont quasiment tous les partis politiques aujourd'hui, aussi bien ceux de l'opposition que beaucoup de partis du RHDP qui réclament une réforme de la CEI. Troisièmement, nous voulons la réforme parce que nous UPCI, estimons que nous y avons notre place.

Comment avez-vous vécu les inondations qui ont eu lieu début juin ?

Avec beaucoup de douleurs. J'ai été touché par ces évènements. Pour l'essentiel, ce sont des évènements qui peuvent être prévus. Dès lors qu'ils peuvent être prévus, le rôle de tout acteur public qui a une parcelle de responsabilité, aussi bien dans la société qu'au plan national, c'est d'anticiper.

  • Quelles sont les mesures que nous avons prises pour que ce genre d'événements n'arrive pas ?
  • Quand ils arrivent promptement, qu'est-ce qu'on fait comme solution immédiate ?

Il m'a semblé que comme d'habitude, nous avons été pris de court comme si nous découvrons la situation pour la première fois.

« J'ai entendu dire qu'il y aurait des poursuites judiciaires contre certaines personnes, mais je regrette qu'il n'y ai pas encore eu de sanction administrative »

Le gouvernement a apporter comme aide d'urgence 2 milliards, cela ne vous agrée pas ?

Je n'ai pas de problème avec l'aide d'urgence. Le gouvernement aurait dû prendre des mesures pour anticiper. J'ai entendu dire qu'il y aurait des poursuites judiciaires contre certaines personnes, mais je regrette qu'il n'y ait pas encore eu de sanction administrative.

Parce que ces personnes dont les biens sont aujourd'hui détruits, elles ont parfois bénéficié d'autorisations, de permis, de lettres d'attribution, d'arrêtés de construction définitive, de certificats de propriété, qui leur donnent droit d'exister ou de s'implanter sur des parcelles. S'il y a des sanctions à prendre indépendamment des questions judiciaires, il y a aussi une réponse administrative qu'il faut donner immédiatement.

Dans l'administration, lorsque vous avez un permis, il y a des personnes qui sont chargés de contrôler que les travaux que vous êtes en train d'exécuter sont conformes au permis. Si vous n'avez pas de permis, il y a des personnes chargées de traquer tous ceux qui n'ont pas de permis. Où étaient lorsque ces constructions se faisaient ?

Pour moi, la première réaction du gouvernement et de l'administration est de donner des sanctions exemplaires à tous ceux qui n'ont pas vu, tous ceux qui ont vu et qui n'ont pas agi en temps utile. A un moment donné, ces sanctions doivent précéder l'action judiciaire.

Retranscrit par Prince Beganssou

Grave “rattrapage” à l'ENS, Brahima Soro : “Cela ne reflète pas la Côte d'Ivoire”

Written by Prince Beganssou

Azoumana Moutayé et Siaka Ouattara se retrouvent devant les tribunaux

MFA : Siaka Ouattara convoqué au tribunal pour faux et usage de faux

André Silver Konan dissolution gouvernement

André Silver Konan : « Les frondeurs du PDCI n’ont pas la légitimité historique d’Aboudramane Sangaré »