Fernand Dédeh est revenu ce lundi 15 juin 2020, sur les événements douloureux de Kafolo. 72 h après l'attaque, silence radio des autorités ivoiriennes.
Tu as été perturbé par les agissements des ministres en campagne pour l'enrôlement et octobre 2020 et qui ont cassé tous les codes de la bienséance dans ta région? Ils ont ignoré les propriétaires terriens, tu as dit? Moi de faire quoi dans ça? Regarde pardon hein… Ce sont les hommes de ton camarade. Ils sont en territoire conquis sûrement. Passe-lui un message.
Moi, je suis concentré sur les événements douloureux de Kafolo. Je n'ai toujours pas de réponses aux questions basiques que je pose. La seule certitude que j'ai, il y a eu attaques, des militaires et gendarmes ivoiriens ont été tués. Certains blessés. Gravement. Ils ont été transférés à Abidjan. Maintenant, plus de 72 h après ces événements douloureux, le silence est pesant de part et d'autre. Et je me demande qui cache quoi ? Aussi bien du côté des officiels ivoiriens que de celui des « tueurs », silence radio.
Les groupes terroristes, habituellement, revendiquent très vite les attentats. Entre 48 h et 72 h, ils se signalent. « Quand il y a une série d'attaques programmées, dans la même période, ils préfèrent terminer avant de se dévoiler. », me signale une experte des questions de sécurité. Ça me fait froid au dos.
Le gouvernement de son côté a renforcé la présence militaire dans le village. Le commandant supérieur de la Gendarmerie est en tournée de mobilisation et de motivation des troupes dans la zone. Difficile de pénétrer le rideau de silence de l'Armée nationale.
Sur le terrain, dans le village même, selon le constat des rares observateurs indépendants qui ont y sont arrivés, « Forces spéciales et UIGN sont sur place. Des experts français aussi pour aider à mener les enquêtes. ». Les observateurs notent un calme plat, les populations terrées chez elles. « La peur se lit sur les visages. ». Beaucoup s'expliquent difficilement le mode opératoire des assaillants. « Ils sont venus, ils ont frappé et ils sont repartis. ».
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Des spécialistes pointent des complicités parmi les populations. « Au regard de la position géographique du village, ceinturé par la Comoé et la forêt du parc, il est difficile pour des assaillants de venir de nuit, l'encercler, attaquer concomitament deux positions militaires puis s'évanouir dans la nature comme du vent. ». Les fins limiers de la sécurité finiront par démêler l'écheveau.