La Côte d’Ivoire appelée à adapter son code pénal au droit à l’avortement

La Côte d’Ivoire préconise l’adaptation du code pénal ivoirien sur le droit de la femme à l’avortement sécurisé.

Le Protocole de Maputo, adopté en 2003 – et ratifié par la Côte d’Ivoire où il a été publié au journal officiel en 2012-, constitue l’un des premiers cadres juridiques pour la protection des droits et des libertés des femmes et des jeunes filles en Afrique. Il reconnaît l’accès à un avortement médicalisé, “en cas d’agression sexuelle , de viol, d’inceste et lorsque la grossesse met en danger la santé mentale et physique de la mère ou la vie de la mère et du fœtus”.

Code pénal

Quant au code pénal de la Côte d’Ivoire, il autorise l’avortement “en cas de nécessité de sauvegarde de la vie de la mère, ou de viol”. Le pays enregistre une moyenne de 645 décès maternels pour 100.000 naissances dont 18% liés aux avortements non sécurisés.

Ce tableau “peu reluisant pour l’image de notre pays” s’explique par l’absence d’une loi en matière de santé sexuelle et reproductive, et à la non conformité des dispositions du code pénal avec les dispositions de l’article 14 du protocole de Maputo”, a regretté la représentante d’Action contre les grossesses non-désirées et à risque (AGnDR), Ramatou Diero, dont l’organisation coorganisait ce panel dans le cadre de la Journée internationale du droit à l’avortement sécurisé” à l’hôtel Ivotel du Plateau, le mardi 28 septembre 2021.

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Pour elle, il est temps de rompre le silence et ouvrir le débat, afin de sauver plusieurs vies, comme souhaité également par Pr Guié Privat, chef du service de gynécologie obstétrique du CHU de Treichville, qui confirme la prise en charge de plusieurs cas de soins post-avortements clandestins.

“Souvent, quand ces patientes arrivent, c’est déjà trop tard, c’est pourquoi nous souhaitons que quelque chose soit fait”, plaide Pr Guié.

Le directeur d’Ipas pour l’Afrique francophone,  Sosthène Dougrou, estime pour sa part que l’avortement sécurisé ne devrait pas être perçu sous l’angle juridique, mais surtout comme une question de santé publique.

Miser sur la prévention par l’éducation et la sensibilisation

Toutefois, des participants ont suggéré que l’accent soit mis sur l’accès à l’éducation sexuelle pour les jeunes afin de prévenir les grossesses non désirées.  Une position portée par un imam représentant les confessions religieuses à ce panel.

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Un cadre de dialogue créé

A la faveur de ces discussions, un cadre de travail dénommé Centre Organisation pour le dialogue sur l’avortement sécurisé (Centre ODAS), fondé sur les principes et les lois qui régissent les droits en matière de Santé Sexuelle et Reproductive (Ssr), a lancé ses activités en Côte d’Ivoire.

Composé de plusieurs organisations à but non lucratif, d’organisations communautaires, de partenaires du secteur universitaire et de la santé publique et d’institutions gouvernementales, ce centre s’est assigné pour mission de coordonner les actions régionales et de fédérer le mouvement qui promeut l’accès à l’avortement sécurisé en Afrique Francophone.

« Nous devrons procéder à la mobilisation des ressources. C’est vrai que nous sommes des acteurs convaincus. Nous voulons mettre en place un dispositif pour avancer ensemble dans ce combat », a fait savoir le directeur de cette structure, Soro Aboudou.

L’ODAS est également présent dans plusieurs autres pays d’Afrique Francophone dont le Benin, le Burkina Faso, la Guinée, le Mali, le Sénégal, la République Démocratique du Congo le Cameroun et le Madagascar.

Written by Mohammed Ouattara

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