Les résultats du BEPC 2022 en Côte d’Ivoire sont jugés catastrophiques par les Ivoiriens, le temps est donc venu de faire une analyse et tirer des conclusions.
Maintenant que les clameurs se sont tues sur les résultats du Bepc jugés catastrophiques par tous les acteurs du système éducatif, et bien plus par tous les ivoiriens, le temps est venu de faire une analyse desdits résultats et tirer des conclusions.
Vouloir déterminer et expliquer les causes de cette catastrophe, en indiquant des pistes concevables pour une éventuelle amélioration, serait prétentieux. Toutefois, des observations peuvent être faites en lisant attentivement les résultats d’où découleront des pistes de solution. La première observation qu’il a été donné de faire, c’est que les résultats obtenus par les écoles confessionnelles (catholiques pour la plupart, et musulmanes pour quelques-unes), sont très excellents et largement au-dessus de 50%, quand la moyenne nationale n’est que de 28,88%.
Les établissements publics dits établissements d’excellence, sont dans la même gamme. Comment peut-on expliquer cet état de fait ?
Dans les établissements confessionnels, il va sans dire que ces bonnes performances obtenues, ne sont pas le fait des prières quotidiennes adressées à l’Incréé, encore moins une intervention miraculeuse du Saint-Esprit. Un seul mot caractérise leur fonctionnement : la discipline.
Dans ces établissements, la discipline est une vertu cardinale que les dirigeants inculquent à leurs élèves. Les enseignants, les parents d’élèves et autres encadreurs y sont tous soumis. Les responsables de ces établissements, essaient autant que faire se peut de respecter les normes édictées pour une un meilleur encadrement des élèves. Les effectifs y sont rarement pléthoriques. Les élèves sont donc dans des conditions acceptables de formation, et voir les bons résultats affichés de ces établissements, n’est pas en soi une surprise.
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Pour les lycées et collèges dits d’excellence, un résultat autre que ce qu’ils ont obtenu, donnerait à désespérer des enseignants, dirigeants et autres encadreurs de ces établissements. Ce n’est un secret pour personne. Ces établissements n’accueillent que les meilleurs élèves sélectionnés à l’entrée en sixième ou à l’entrée en seconde. De plus, ils disposent de tout le matériel didactique et pédagogique pour une formation de qualité. Ils ne sont pas confrontés aux problèmes d’effectifs pléthoriques, d’insuffisance de tables-bancs ou de manque de professeurs dans certaines matières.
Mis dans de telles conditions de travail, avec le même encadrement, peu sont les élèves consciencieux qui échoueraient. Mais hélas, tous les lycées et collèges du pays ne sont pas logés à cette enseigne, et ne peuvent donc pas afficher les mêmes résultats.
Les maux qui minent l’école ivoirienne sont connus de tous, car ils font l’objet de débats depuis plusieurs années. L’organisation des états généraux de l’éducation nationale, a été saluée à sa juste valeur, comme une bouée salvatrice, avec l’espoir que ses diagnostics seront justes et les pistes de solutions qui seront proposées, seront effectivement appliquées pour sortir l’école ivoirienne de sa léthargie.
Mais pour nous les profanes, sans faire montre d’érudition en la matière, nous pouvons de façon empirique, avancer que la débâcle à l’examen du Bepc, est de la responsabilité de tous : l’Etat, les parents d’élèves, les élèves et les encadreurs. Chacun de ces acteurs a l’impérieux devoir d’en prendre conscience, de se remettre en cause, pour essayer de donner une autre trajectoire à la marche de l’école ivoirienne.
A l’Etat, il revient dans son devoir régalien, de créer les conditions optimales pour la formation, en mettant à la disposition des apprenants, des formateurs et des établissements, tout le nécessaire requis à la matière. Il lui revient également, d’être rigoureux dans l’organisation des concours de recrutement des élèves–enseignants et faire taire les mauvaises langues qui affirment que certains d’entre eux ne savent ni lire ni écrire. Pour ces mauvaises langues, les postes d’enseignants ne doivent non plus être des récompenses pour certaines personnes du fait de leur activisme politique.
Aux parents d’élèves, il convient de rappeler que l’école n’est pas une garderie. Il leur incombe l’impérieux devoir de suivre au jour le jour, le travail de leurs progénitures, aussi bien à l’école qu’à la maison.
Aux élèves, qu’ils prennent conscience que leur statut actuel et l’orientation qu’ils voudront bien se donner, déterminera leur avenir et leur devenir. Ils doivent pouvoir allier amusement et travail. Privilégier le premier au détriment du second, conduit inéluctablement dans le décor. Et des années plus tard, les regrets deviennent les meilleurs compagnons.
Il reste entendu que tout ce qui a été évoqué plus haut n’est pas nouveau, et a été ressassé au fil des nombreux débats tenus sur l’école ivoirienne.
Mais nous sommes dans un environnement où dit-on, la répétition est une vertu (pédagogique). Alors répétons autant que faire se peut, pour que nous n’ayons pas à le répéter les années à venir.
Ainsi va le pays.