En formation une alliance avec Bédié, Gbagbo revient dans le jeu politique, moins d'un mois après son grand retour en Côte d'Ivoire.
A 76 ans, si le pas de Laurent Gbagbo est devenu plus lent, son discours reste affûté, surtout lorsqu'il s'agit d'envoyer des flèches au pouvoir en place.
« Si on ne veut pas que le pays brûle, on doit respecter ce qui est écrit. Respectez les textes, respectez les êtres humains! », a-t-il martelé, en référence à la réélection d'Alassane Ouattara en octobre 2020 pour un troisième mandat que l'opposition juge inconstitutionnel.
Évoquant l'élection présidentielle ivoirienne du 31 octobre 2020, il a confié avoir appelé la chaîne de télévision TV5 pour dire qu' »il ne fallait pas un troisième mandat », parce qu'en Afrique « on a un problème », on écrit les textes « et puis on les froisse et on les jette ».
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« Quand il y a eu le problème du 3e mandat, j'ai repensé au problème de 1993. J'ai dit, voilà le même problème du non-respect des textes », a martelé M. Gbagbo, qui estime qu' »il faut se battre pour être du côté de la Constitution ».
Lundi 12 juillet 2021, la réponse du parti au pouvoir à ce sujet a été cinglante. Et la perspective d'une rencontre entre les trois principaux acteurs politiques de la Côte d'Ivoire ne semble pas au programme dans l'immédiat.
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« Nous n'accepterons pas qu'on nous impose un nouvel ordre politique. Nous n'avons pas besoin d'un dialogue national », a assuré Adama Bictogo, n°2 du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), dénonçant « une alliance de dupes (…) qui n'ira pas loin ».
« Il y avait peut-être un désir au parti au pouvoir de voir Laurent Gbagbo à la retraite, mais on ne prend pas ce chemin là! Depuis son retour, il a été assez public », estime Rinaldo Depagne.
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« C'est une douce illusion de croire que Gbagbo pourrait s'arrêter et faire autre chose que de la politique », conclut le politologue ivoirien Jean Alabro.