Plusieurs économistes américains ont estimé que le rebond de l'économie chinoise dans le contexte du COVID-19 était très encourageant, de récentes données ayant indiqué que la Chine était la première grande économie mondiale à sortir de la récession induite par la pandémie.
« C'est une nouvelle très encourageante. La mise sous contrôle de l'épidémie a rendu possible une reprise au deuxième trimestre », a indiqué par courriel à Xinhua Jeffrey Sachs, un professeur d'économie renommé de l'université de Columbia. « Dans le monde actuel, une santé publique de qualité est la clé de bons résultats économiques », a-t-il ajouté.
Le produit intérieur brut (PIB) de la Chine a de fait augmenté de 3,2% en glissement annuel au deuxième trimestre, après avoir enregistré une contraction de 6,8% au premier trimestre, selon des données récemment publiées par le Bureau national des statistiques (BNS) de la Chine.
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Nicholas Lardy, un éminent chercheur de l'Institut Peterson pour l'économie internationale (PIIE), un groupe de réflexion basé à Washington D.C., a quant à lui déclaré à Xinhua dans une récente interview par téléphone que le secteur industriel chinois se redressait « très rapidement », tandis que le secteur des services connaissait également une certaine expansion, et que le commerce dans son ensemble « s'en sortait incroyablement bien » au vu des circonstances.
Les ventes de détail, qui n'ont enregistré qu'une légère baisse en juin par rapport au même mois l'année dernière, ont été « extrêmement bonnes » par rapport aux autres économies du monde, et se sont « drastiquement améliorées » par rapport aux derniers mois, a indiqué cet expert en affaires chinoises.
« Je pense que nous allons assister à une reprise encore meilleure des ventes de détail, ce qui contribuera à la croissance du secteur des services », a ajouté M. Lardy.
Andy Rothman, conseiller en investissement au sein de la société d'investissement Matthews Asia, une société basée à San Francisco, a écrit dans une récente analyse que la courbe en V affichée par la croissance économique chinoise avait continué en juin à remonter pour le quatrième mois consécutif, notamment sous l'impulsion d'une forte demande intérieure.
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La reprise des ventes d'automobiles et de biens immobiliers le mois dernier reflète notamment le fait que « les consommateurs des classes moyenne et aisée ont à la fois suffisamment d'argent et suffisamment de confiance en l'avenir pour dépenser cet argent », a affirmé M. Rothman.
M. Lardy a déclaré à Xinhua qu'il pensait que la reprise économique chinoise se poursuivrait au second semestre, puisque le pays avait placé l'épidémie de COVID-19 sous contrôle.
Il a souligné que la Chine avait réussi à « étouffer » les nouvelles petites flambées de coronavirus à Wuhan – et plus récemment à Beijing – grâce à des tests de masse, à des mesures de quarantaine et à une recherche efficace des contacts des malades.
« Je pense qu'ils ont les ressources et la détermination nécessaires pour éviter que le coronavirus n'ait un impact négatif sur l'économie au second semestre », a affirmé M. Lardy.
Il a souligné qu'il pensait que la Chine allait enregistrer une croissance globale de 2 à 3% cette année – une projection plus optimiste que celles du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale, qui prévoient tous deux un taux de croissance d'environ 1% pour la Chine.
Yukon Huang, chercheur au sein du Programme Asie de la Fondation Carnegie pour la paix internationale, a cependant adopté un ton plus prudent.
« Les récentes données sont encourageantes, et suggèrent que la Chine est la première grande économie à sortir de la récession induite par le virus, mais il est encore trop tôt pour savoir si ce rebond s'est déjà stabilisé ou va encore s'accélérer », a indiqué M. Huang à Xinhua par courriel.
M. Lardy a quant à lui souligné la résilience de la Chine en matière d'exportations. « Il y a plusieurs mois, beaucoup de gens disaient que le commerce extérieur serait un gros frein à la croissance de la Chine. Mais cela n'est clairement pas encore arrivé », a-t-il affirmé.
Le commerce mondial a en effet décliné de 16% depuis le début de l'année, mais les exportations chinoises ont augmenté de 0,5% en juin par rapport à la même période l'an dernier, a indiqué M. Lardy, soulignant qu'il s'agissait d'une « performance extrêmement solide » par rapport au reste du monde.
M. Sachs, qui est également conseiller auprès des Nations unies, a ajouté que la reprise économique de la Chine allait contribuer à la reprise mondiale.
La Chine devrait s'associer au Japon, à la Corée du Sud et aux autres pays ayant réussi à endiguer la propagation du virus pour aider d'autres pays à en faire autant, en particulier en Afrique et en Asie, a déclaré M. Sachs, soulignant que cela permettrait « d'accélérer le retour d'un développement mondial durable ». Fin