Le colonel Assimi Goïta, l’homme fort du Mali accuse Bah Ndaw de « sabotage » et reprend les choses en main

Le colonel Assimi Goïta a accusé ce 25 mai 2021, le président et le 1er ministre de transition, coupables selon lui de tentative de « sabotage ».

Dans une déclaration de reprise en main malgré l'atterrement causé chez les Maliens et la large réprobation internationale, le colonel Goïta a reproché au président Bah Ndaw et au Premier ministre Moctar Ouane d'avoir formé un nouveau gouvernement sans le consulter, bien qu'il soit en charge de la défense et de la sécurité, domaine cruciaux dans le pays sahélien en pleine tourmente.

Une telle démarche témoigne de leur part « d'une intention avérée de sabotage de la transition », a-t-il dit dans un message lu à la télévision publique nationale par un collaborateur en uniforme.

Le colonel Goïta dit s'être vu « dans l'obligation d'agir » et de « placer hors de leurs prérogatives le président et le Premier ministre ainsi que toutes les personnes impliquées dans la situation ».

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Les autorités de transition avaient annoncé l'organisation en février-mars 2022 d'élections présidentielle et législatives. Le colonel Goïta, plus vague, dit que la transition suivra « son cours normal et que les élections prévues se tiendront courant 2022 ».

Le colonel Goïta avait conduit le 18 août 2020 le putsch contre le président élu Ibrahim Boubacar Keïta après des mois de contestation populaire. La junte avait ensuite installé des autorités de transition, dont Bah Ndaw, militaire à la retraite, et Moctar Ouane, diplomate.

Ils s'étaient engagés, sous pressions internationales, à rendre le pouvoir à des civils élus au bout de 18 mois, et non pas trois ans comme ils l'estimaient nécessaire. Ils conservaient cependant la main sur les leviers du pouvoir, avec le colonel Goïta dans le rôle taillé sur mesure de vice-président en charge de la sécurité.

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Lundi, les militaires ont fait arrêter le président, le Premier ministre, le nouveau ministre de la Défense et de hauts collaborateurs, quelques heures à peine après la présentation d'un nouveau gouvernement à la suite de la démission du précédent, confronté à une contestation grandissante.

Ils les ont fait conduire de force au camp de Kati, haut lieu de l'appareil de Défense à quelques kilomètres de Bamako, où l'ancien président Keïta avait dû annoncer sa démission.

Ils sont « sains et saufs. Ils ont passé la nuit dans de bonnes conditions. Le président a vu son médecin », a indiqué un haut responsable militaire s'exprimant sous le couvert de l'anonymat en raison de la volatilité de la situation.

Written by Véronique Fortes

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