Ferro Bally à propos du Mali : « la CEDEAO joue la carte de la déstabilisation du régime militaire »

Vendredi 25 février 2022, Goodluck Jonathan, médiateur de la CEDEAO, est rentré bredouille de sa mission à Mali, sans calendrier électoral. Ferro Bally se prononce.

C'est le statu quo au . Les sanctions économiques et financières, décrétées depuis le 9 janvier 2022, contre le pays et ses dirigeants militaires n'ont pas fait évoluer les positions.
Et le vendredi 25 février, Goodluck Jonathan, ex-président nigérian et médiateur de la , est rentré bredouille de sa mission à Bamako, sans calendrier électoral pour un retour rapide à un ordre constitutionnel normal.
Mais l'organisation régionale semble n'avoir pas mis tous ses oeufs dans le même panier. Elle mise sur un plan B: la recette qui a prospéré en Côte d'Ivoire, contre et les dirigeants de la Refondation.

Car à peine a-t-il pris le pouvoir que des États de la CEDEAO et leur président se sont ligués contre le mal venu au sommet de l'État ivoirien. Des pays ont donc servi de sanctuaire aux rebelles pour renverser son régime pendant que des homologues se livraient à des tirs groupés pour le diaboliser, avant que, seul contre tous, Gbagbo ne soit copieusement bombardé.

LIRE AUSSI: Effondrement de l'immeuble de cinq étages à Treichville : Fernand Dédeh accuse

Le colonel Assimi Goïta et les dirigeants de la transition militaire maliens sont logés à cette même enseigne, qui se déroule. Et c'est le même schéma. Non satisfaite de placer le pays sous embargo total, comme hier sous Gbagbo, la CEDEAO ajoute une autre corde, la même, à son arc: la déstabilisation du régime militaire.

Ainsi, la Côte d'Ivoire accueille, sur son sol – à l'instar hier du Burkina Faso avec les rebelles – un gouvernement de transition civil en exil conduit par Ibrahim Camara, qui est placé sous la coupe de la CEDEAO et adoubé par la nébuleuse internationale.
Marionnette exécutant la volonté de l'organisation, Camara s'engage à organiser des élections, nul ne sait pour l'instant où, dans six mois à l'issue d'une transition qui commence ce dimanche 27 février. Le Mali se retrouve alors avec deux chefs d'État et deux régimes.
Et revoilà la CEDEAO encore placée en porte-à-faux avec ses propres principes fondamentaux avec lesquels elle entre frontalement en conflit, pour régler ses comptes à la je-m'en-fous.

LIRE AUSSI: Cherté de la vie: Stéphane Kipré tacle le RHDP, « sous ce gouvernement même sachet d'huile est difficile »

Ces principes fondamentaux, bafoués, prévoient « le règlement pacifique des différends entre États membres », « la non-agression entre les États membres » et « le renforcement des relations de bon voisinage ».

Ferro Bally

Written by YECLO.com

Cherté de la vie: Stéphane Kipré tacle le RHDP, « sous ce gouvernement même sachet d’huile est difficile »

Guerre Ukraine : la Chine attaque Washington