Alors que Ouattara est en confinement calculé, les prévisions alarmistes de l'OMS pour la Côte d'Ivoire, annonce entre 6000 et 8000 cas pour en avril.
Partout dans le monde, ce sont les premiers responsables de l'État qui sont en première ligne pour la lutte contre la pandémie. En Côte d'Ivoire, en revanche, l'Exécutif brille par son absence; et ce sont les seconds couteaux qui s'épuisent à la tâche.
Le chef de l'État, après une apparition éclair le 23 mars 2020, est retourné en hibernation. Au moment où Emmanuel Macron, par exemple, visite les opérateurs économiques pour faire le point de la réponse de la France à la pandémie, Ouattara attend, encore et toujours, l'impact économique et financier de la crise sanitaire qui doit être dressé par le chef du Gouvernement.
Demain pourrait ne pas être la veille. En effet, le Premier ministre, hier prompt aux poses de première pierre et autres inaugurations d'infrastructures, est reclus en base arrière et reste silencieux, agissant par procuration. Amadou Gon Coulibaly a été contrôlé deux fois négatif mais il semble poursuivre son auto-confinement.
Quant au vice-président de la République, il a totalement disparu des écrans radars. Le coronavirus a confondu Daniel Kablan Duncan qui, à l'inauguration du MASA, le 7 mars 2020, se jetait à l'eau: « Le coronavirus n'entrera pas en Côte d'Ivoire »
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Le 11 mars, le premier cas confirmé était connu. Au 30 mars 2020, la Côte d'Ivoire en est à 168 cas confirmés parmi lesquels 6 déclarés guéris et un décès. Alors que l'Exécutif est en confinement calculé, la courbe est ascendante et le plan de riposte de la primature donne des sueurs froides. Il conforte en partie les prévisions alarmistes de l'ONU et de l'OMS, en prévoyant un pic de contamination entre 6000 et 8000 cas dont 1600 cas graves en avril (et ce n'est pas un poisson d'avril).
Et si le plan sanitaire est en phase d'exécution (arrivage des matériels et équipements, réquisition envisagée du parc des sports de Treichville et du stade Jesse Jackson de Yopougon), l'État, en travail, n'a pas encore accouché des réponses sociales, économiques, financières et fiscales pour amortir les chocs et soulager toutes les victimes, laissant le temps au temps.
