Pour avoir refusé l’ordonnance de la CADHP, que risque le Président Ouattara ?

La Cour Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples (CADHP) avait donné un délai au Président Ouattara pour libérer les pro-Soro en prison.

NON-EXÉCUTION DE L'ORDONNANCE DE LA : OUATTARA OU UNE VIE DE DÉFIANCE VIS-À-VIS DES LOIS.

Ainsi donc, le Président Ouattara s'est résolu à défier le Droit international en se refusant à faire droit aux engagements internationaux dûment, librement et souverainement ratifiés par l'État de Côte d'Ivoire qu'il prétend pourtant incarné.
C'est bien là la leçon à retenir de sa rébellion affichée contre l'ordonnance de la Cour Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples en date du 22 avril 2020 lui ordonnant dans un délai de 30 jours, la suspension de toutes conséquences pénales liées à la vraie-fausse accusation d'atteinte à l'autorité de l'État contre condamné par contumace et forcé à l'exil, et contre ses proches privés de liberté dont cinq députés.
Faut-il vraiment s'en étonner pour qui sait le parcours politique du Chef de l'État actuel, ce depuis son apparition en Côte d'Ivoire à la faveur de la double crise politique et économique de 1990 ? Incursion donc dans un parcours, que dis-je, une vie de défiance permanente contre la Loi.

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– En 1991, comme antidote à la crise économique qui secouait la Côte d'Ivoire et qui amena la Président à solliciter son « expertise », le Premier Ministre entreprit une batterie de mesures impopulaires dont l'une, digne d'une recette d'alchimiste, défiait le bon sens et le Droit du travail : Celle cruelle de raccrochage des salaires qui a instauré les traitements à double vitesse au sein du corps des enseignants-fonctionnaires.

Conséquence, à diplôme, grade, fonction égal(e), l'un se retrouvait avec la moitié du salaire mensuel de l'autre. Cette iniquité salariale a d'ailleurs marqué le top départ de la déliquescence de l'école ivoirienne autrefois enviée.

En 1993, avec le Président Félix Houphouët-Boigny malade et condamné au trépas, une crise de succession agita le sommet de l'État, opposant Henri Konan Bédié, Président de l'Assemblée nationale, et Alassane Ouattara, Premier ministre. Une crise artificiellement créée car la Constitution, prévoyante sur le mode de succession à la tête de l'État, était sans ambiguïté en faveur du premier cité.

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Mais le second, pour des motivations irrationnelles à lui propres, faisait obstacle à l'application de la Loi fondamentale, obligeant M. Bédié, dauphin constitutionnel, à une déclaration de prise de pouvoir musclée en direct à la télévision nationale.

Plus tard, des langues se délièrent, dont celle de Laurent Doña Fologo, pour dénoncer une tentative de coup de force d'Alassane Ouattara qui pour ce faire avait entrepris de s'allier des poids lourds du régime d'alors dont lui Fologo, Secrétaire Général du PDCI RDA, parti au pouvoir.

– En 1999, malgré la Loi électorale qui ne laissait aucune chance à sa candidature à la Présidentielle de 2000, l'ex Premier ministre, après un détour par le , fit son retour au pays en vue d'y candidater. La justice, doutant même de sa nationalité, lança à son encontre un mandat d'arrêt qui l'obligea à l'exil.

Qu'à cela ne tienne. Des menaces de sa part contre la République et ses lois se firent dru, jusqu'à un coup d'État pour lui salvateur.

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À peine rentré d'exil que ses problèmes de nationalité et d'éligibilité refirent surface avec en prime le rejet de sa candidature à la présidentielle finalement remportée par face au chef de la junte militaire, le Général Gueï Robert. Ce n'était pour le recalé à la candidature, qu'une partie remise.

– En 2002, une rébellion armée éclata avec pour principale revendication des insurgés, la nationalité et l'éligibilité d'Alassane Ouattara. Longue crise politique et militaire qui aboutit en 2010 à une candidature exceptionnelle de l'homme à la présidentielle de cette année-là.

Candidature dite exceptionnelle parce qu'en dépit et au mépris des règles d'éligibilité édictées par la Constitution.
Finalement, il remporta cette élection à la faveur d'un jeu d'alliance tissé avec, ironie de l'histoire, l'ex-président de la République et ex-rival Henri Konan Bédié.

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Ainsi depuis lors, M. Ouattara préside aux destinées de la Côte d'Ivoire, mais en demeurant fidèle à cette philosophie anarchiste de défiance vis-à-vis des Lois qui lui a si bien réussi dans sa longue et chaotique carrière d'opposant.
La Constitution, Loi fondamentale, n'a jamais été autant méprisée voire martyrisée dans la gouvernance publique que sous son pouvoir. Toute une culture qu'il décide maintenant d'internationaliser.

D'où ce mépris et cette condescendance vis-à-vis des traités et conventions internationaux dont ceux fondant la Cour Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples.

ABI-DAMAN KONÉ.

Secrétaire Général Adjoint du en charge de la communication et de l'information.

Written by Abi-Daman Koné

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