« Que le gouvernement Ouattara nous dise qu’elle est la part de la Côte d’Ivoire dans l’exploitation du pétrole, de l’or, du gaz… » – Traoré Mamadou

Traoré Mamadou, ex-député et proche de Gbagbo, demande des comptes au gouvernement Ouattara dans l'exploitation du pétrole, de l'or… en Côte d'Ivoire.

Faut-il que l'on se laisse aller aujourd'hui à des lamentations stériles sur le sort désastreux réservé à la Côte d'Ivoire depuis avril 2011 ou bien faudrait-il que les leaders de l'opposition se focalisent davantage sur la dégradation accélérée de la situation économique du pays et du pouvoir d'achat de la population que sur la question d'une réconciliation pour l'instant insaisissable ? L'heure n'est-elle pas venue pour que le peuple et ses leaders de l'opposition demandent des comptes à un pouvoir qui, en espace d'une dizaine d'années, a réussi à endetter le pays plus que les précédents gouvernements durant 40 ans?

N'est-il pas temps que l'on pose les vraies questions au gouvernement en lui demandant de faire le point sur l'apport des ressources propres de l'État de Côte d'Ivoire à ses dépenses régaliennes si la dette continue de monter à une vitesse vertigineuse ? En effet, il faut que le gouvernement Ouattara nous dise qu'elle est la situation au niveau de l'exploitation du pétrole et du gaz ivoiriens, de l'or et des autres minerais, qu'elle est la part (%) de la Côte d'Ivoire dans ces richesses exploitées par les entreprises étrangères principalement françaises et à quoi servent les revenus de ce secteur minier, en plus de ceux de l'agriculture et des infrastructures portuaires (Abidjan et San Pedro).

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Précisons que la Côte d'Ivoire n'est pas un pays dépourvu de ressources naturelles. Elle dispose de grandes réserves de manganèse, de bauxite, de pétrole, de gaz et de matières bitumineuses. Elle dispose d'un espace maritime de près de 300 km au large et qui renferme d'énormes ressources en gaz et en pétrole dont certains sont en exploitation depuis 1977. Mais les ressources naturelles seules ne suffisent pas pour enrichir ou développer un pays quand ce pays ne reçoit qu'une infime partie des revenues générées.

Elles n'enrichissent pas un pays tant qu'elles resteront au stade de potentialités c'est dire de ressources n'ont encore exploitées et qui restent à mettre en valeur. Mais dès lors qu'elles entrent en production, il faudra donc que l'on observe leur impact positif en matière d'amélioration du niveau de vie des populations, de réalisation d'infrastructures économiques (industries, routes, autoroutes, ponts ports, aéroports, chemins de fer), de réalisation d'infrastructures sociales (hôpitaux, écoles, Universités, logement, etc.).

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C'est à ces différents niveaux que se note l'impact positif des revenus des ressources naturelles d'un pays qui en possèdent. Si tel n'est pas le cas, il revient au Chef de l'État en sa qualité de premier agent de développement de s'interroger sur la proportion que se réserve son pays dans l'exploitation de ses ressources naturelles. Et c'est justement ce que fit le Président dès son arrivée aux affaires en novembre 2000 après la transition militaire.

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Après lecture d'un tel témoignage venant d'un ancien Chef de l'État de Côte d'Ivoire de surcroît un historien, l'on comprend mieux les intentions de la France de Jacques Chirac (rébellion Mpci en 2002),de Nicolas Sarkozy (bombardements d'avril 2011) jusqu'à celle d'Emmanuel Macron (3e mandat illégal d') envers son ex-colonie. La France ou plutôt la France-Afrique n'avait véritablement pas voulu aider la Côte d'Ivoire à s'en sortir de 2002 à 2011 lors de la longue crise civile militaire qu'elle avait connue et dont les répercussions se font toujours sentir, mais avait tout simplement créé le chaos pour pêcher en eaux troubles, dans le cadre de la sauvegarde des ses intérêts coloniaux.

Au regard de la situation économique désastreuse dans laquelle se trouve plongé le pays depuis le 11 avril 2011, On peut donc affirmer que ses ressources naturelles ne lui profitent guère, mais qu'elles vont enrichir un autre État qui en est pourtant dépourvu et qui dort tranquille à l'abri du besoin. L'on peut également affirmer que la dette contractée et qui s'élève aujourd'hui à plus de 21.117 milliards FCFA n'a pas non plus profité au pays sauf aux entreprises occidentales de BTP en majorité françaises qui ont rapatrié leurs gains dans leurs pays d'origine.

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L'on peut enfin affirmer que cette somme colossale que constitue la dette ivoirienne aura largement profité à ceux qui se sont spécialisés en détournements de deniers publics et qu'aucun audit ne peut conduire ni en prison ni au remboursement intégral des montants détournés, car dans ce pays, plus vous êtes riches, plus vous devenez intouchables et peu importe l'origine de votre fortune.

Honorable Traoré Mamadou

Written by Traoré Mamadou

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