Serge Bilé s'interroge sur la stratégie des partisans de Tidjane Thiam qui veulent faire passer Marie-Soazic Geffroy l'épouse du banquier, comme une future Première dame.
J'ai un peu de mal avec la stratégie des partisans de Tidjane Thiam qui consiste à nous « vendre » l'épouse du banquier, comme une future Première dame, en déroulant ces jours-ci en long et en large son curriculum vitae sur les réseaux sociaux.
Que les supporters de Tidjane Thiam veuillent faire de leur champion le candidat du PDCI à l'élection présidentielle de 2025, c'est une chose, mais leur propension à vanter les mérites de sa femme Marie-Soazic Geffroy interroge.
C'est comme si on voulait remplacer à la tête de ce pays un couple mixte par un autre, en instillant subrepticement l'idée que la meilleure façon d'accéder au pouvoir en Côte d'Ivoire c'est d'avoir une « femme blanche ».
L'irruption de Marie-Soazic Geffroy dans l'espace public est une façon en effet de nous dire que Tidjane Thiam coche les mêmes cases qu'Alassane Ouattara, car il possède également sa… Dominique.
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En clair, non seulement il est banquier comme le fut Alassane Ouattara, mais il a épousé lui aussi une femme européenne, qui a de l'envergure, qui a des réseaux, qui a de l'argent et qui le fera forcément gagner.
En sortant Marie-Soazic Geffroy de leur chapeau, les partisans de Tidjane Thiam démontrent pourtant tout le contraire du message qu'ils veulent faire passer: leur champion n'est pas l'égal d'Alassane Ouattara, mais à sa remorque.
En politique, toute personne comme Tidjane Thiam, qui pourrait vouloir, un jour ou l'autre, occuper légitimement de hautes fonctions sur sa terre natale, ne se compare pas. Elle se démarque.
Une dernière chose. Si l'amour n'a fort heureusement pas de frontières, il ne faudrait pas qu'une seule couleur de peau puisse être, volontairement ou non, présentée comme la clé de la réussite des politiciens ivoiriens.
Dans un pays qui a connu l'ivoirité et qui n'en n'a pas encore fini avec le rattrapage ethnique, le marketing racial n'a pas sa place au sommet de l'État. Ni hier, ni aujourd'hui, ni demain !!
