Sarkozy encore au tribunal pour son interrogatoire

Nicolas Sarkozy est attendu ce mardi 15 juin 2021, au tribunal, pour son interrogatoire sur les dépenses excessives de sa campagne 2012.

L'ancien chef de l'Etat, qui se fait représenter depuis l'ouverture du procès Bygmalion le 20 mai, sera présent devant le tribunal correctionnel de Paris pour son interrogatoire, prévu à 13H30, a confirmé à l'AFP son avocat Me Thierry Herzog.

Les treize autres prévenus – anciens cadres de Bygmalion et de l'UMP, directeur de campagne, experts comptables – qui ont défilé à la barre, sont tous soupçonnés d'être impliqués à des degrés divers dans le système de double facturation imaginé pour masquer l'explosion des dépenses autorisées pendant la campagne du président candidat à sa réélection.

Le prix réel des quelque 40 meetings organisés par l'agence événementielle Bygmalion avait été drastiquement réduit, et le reste – 80% des factures – réglé par l'UMP (devenu LR), au nom de conventions fictives du parti.

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Contrairement aux autres, renvoyés notamment pour escroquerie ou usage de faux, n'est pas mis en cause pour ce système, et comparaît pour « financement illégal de campagne » uniquement. Il encourt un an d'emprisonnement et 3.750 euros d'amende.

En mars, il était devenu le premier ex-président de la Ve République à être condamné à de la prison ferme (trois ans dont un ferme), pour corruption et trafic d'influence dans l'affaire dite « des écoutes ».

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Dans le dossier Bygmalion, « l'enquête n'a pas établi » selon l'accusation que Nicolas Sarkozy aurait pu « ordonner », « participer », voir même être informé du système.

Mais le président-candidat, loin d'être « déconnecté de sa campagne », a fait le choix avec son équipe de « meetings spectaculaires et dispendieux », et demandé d'accélérer le rythme – jusqu'à un meeting par jour. Une campagne « d'une rare densité », marquée par une « totale improvisation » des donneurs d'ordre, avait décrit l'accusation.

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Pour les organisateurs, une consigne : « faut que ça pète », a résumé au début du procès le responsable des meetings chez Bygmalion, Franck Attal.

L'accusation estime que M. Sarkozy a laissé filer les dépenses, malgré plusieurs alertes claires sur les risques de dépassement, et ainsi « incontestablement » bénéficié de la fraude, qui lui a permis de disposer de « moyens bien supérieurs » à ce qu'autorisait la loi: au moins 42,8 millions au total, soit près du double du plafond légal à l'époque.

Written by Mohammed Ouattara

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