La journée du 9 mars 2023 a été marquée par des heurts entre la Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d'Ivoire (FESCI) et l'Association des Elèves et Etudiants Musulmans de Côte d'Ivoire (AEEMCI) à l'Université Nangui Abrogoua d'Abobo-Adjamé à Abidjan. Plusieurs blessés, dont des cas graves ont été enregistrés. En effet, ces deux mouvements estudiantins sont les plus importants du pays. Pourtant, les échauffourées éclatent fréquemment entre ces deux organisations. On vous donne les causes réelles de cette guerre qui ne finit pas.
FESCI – AEEMCI
Déjà, il faut savoir qu'il existe une différence entre une association et une fédération.
La première est un rassemblement de personnes volontaires qui s'unissent autour d'un projet ou d'une activité, commun (humanitaire, sportif, promotion d'idéologie, ect.), pour s'entraider et atteindre des objectifs précis. Elle n'est pas censée réaliser des profits.
Tandis que la seconde est, à la base, une association. Mais la différence, est qu'elle en regroupe plusieurs possédant un objet proche, partageant des convictions similaires, ayant une cause commune ou agissant dans le même sens. Cela peut être sur le plan social, culturel, sportif, éducatif, médical, environnemental, etc.
La FESCI lutte pour le respect des droits des étudiants
Créée en 1990 par Martial Joseph Ahipeaud, la Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d'Ivoire a pour objectif de faire respecter les droits des étudiants, qui, à l'époque du parti unique, PDCI-RDA, ne leur étaient pas reconnus. Se voyant proche du principal parti d'opposition à cette époque, le Front Populaire Ivoirien (FPI), la FESCI a travaillé pour les intérêts de cette organisation politique depuis les années 2000.
L'AEEMCI s'occupe de la spiritualité des étudiants musulmans
Contrairement à la FESCI qui lutte pour les droits de l'ensemble des élèves et étudiants, l'Association des Elèves et Etudiants Musulmans de Côte d'Ivoire, travaille pour les intérêts de l'Islam en milieu scolaire et universitaire du système d'éducation francophone.
L'AEEMCI existe depuis janvier 1975, et travaille pour donner aux jeunes musulmans une identité en milieu scolaire.
FESCI – AEEMCI, une guerre de territoire
Si l'on se réfère aux objectifs des deux mouvements estudiantins, il ne devrait pas y avoir de démêlés entre eux. Pourtant, les conflits vont bon train.
Pour comprendre les raisons de cette guerre, nous avons joint par téléphone, un sympathisant de la Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d'Ivoire. Ce dernier, qui souhaite garder l'anonymat, donne les raisons cachées des conflits à répétition. Il s'agit d'une guerre de territoire.
« Normalement, c'est une histoire de territoire. Les jeunes musulmans n'aiment pas que la FESCI s'ingère dans leur »Bois sacré », et c'est ce petit truc qui crée parfois les conflits ».
« Aussi, il faut rappeler que la démonstration de force reste l'un des principaux nœuds de leur discorde », poursuit-il.
NB : « Bois sacré » = organisation