Le Président de « La nouvelle Côte d'Ivoire », Gnamien Konan s'exprime pour la première fois après le discours du 6 août du président Alassane Ouattara. Amnistie réaction Gnamien Konan.
Il salue la grâce accordée aux prisonniers politiques qui est une bouffée d'oxygène pour lui. Pour lui, Alassane Ouattara doit aller plus loin en procédant à la libération des militaires. Il se dit gêné par l'expression du Président qui est de transférer le pouvoir à une autre génération.
Gnamien Konan souhaite que la Côte d'Ivoire sorte de la politique politicienne et qu'on parle de projet de société C'est notre première rencontre après le discours historique du Président de la république du 6 août 2018 par lequel tous les prisonniers politiques qui étaient en privation de liberté suite à la crise postélectorale ont été libérés suite à la grâce qui leur a été accordée. Selon moi quel que soit la forme juridique, il fallait que ces hommes politiques retrouvent la liberté.
« De 2011 jusqu'aujourd'hui, seul le camp des pro-Gbagbo a eu de problèmes avec la justice. A défaut d'une justice juste, je préfère une injustice juste. »
Je le ressentais jusqu'au fond de mon âme comme une injustice. Nous étions tous là pendant la crise ; il y'a eu deux camps qui se sont affrontés et tout le monde a reconnu qu'il y'a eu des coupables de part et d'autre. Or de 2011 jusqu'aujourd'hui, seul le camp des pro-Gbagbo a eu de problèmes avec la justice. Les autres ont continué à vaquer librement à leur occupation. Certains même ont eu la promotion sociale. A défaut d'une justice juste, je préfère une injustice juste. C'est-à-dire même s'il y'a des coupables qui n'ont pas été sanctionnés, toujours est-il que cette injustice met tout le monde sur le même pied d'égalité.
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Depuis lors, en tant qu'Ivoirien, je le ressens comme une bouffée d'oxygène. J'ai l'impression d'être plus libre et plus en sécurité dans mon pays. Je voudrais donc souhaiter que le Président de la République aille jusqu'à libérer les militaires parce que dans l'autre camp, il y'a aussi des militaires qui n'ont jamais été inquiétés. Mais ce qui m'a gêné dans cette intervention, c'est cette expression, cette volonté qu'il a de transférer le pouvoir à une autre génération.
Nous ne sommes pas dans une monarchie ; personne ne va transférer le pouvoir à qui que ce soit. Ce sont les Ivoiriens qui vont choisir leur dirigeant. Et j'espère qu'on va y arriver parce qu'il n'est pas question de choisir entre Charybde et Scylla qu'on fasse tout ça et se retrouver encore dans une autre alliance avec les problèmes. Il faut que la Côte d'Ivoire avance.
« Mon souhait est que la Côte d'Ivoire sorte de la politique politicienne et que maintenant on parle de projet de société. »
Pour une fois, il faut que nous ayons de vraies élections où tous les candidats quel que soit leur parti politique se présentent devant les Ivoiriens et leur dire'' qui je suis ?, je suis Ivoirien, je suis né en telle année, voilà les responsabilités que j'ai assumé, voilà ce que j'en ai fait et voilà ce que je propose aux Ivoiriens''. Que les Ivoiriens pour une fois, aient le choix. Je ne souhaiterais pas qu'on soit dans un éternel recommencement. Mon souhait est que la Côte d'Ivoire sorte de la politique politicienne et que maintenant on parle de projet de société. Comment allons-nous régler la question de la pauvreté, la question de l'école, comment allons-nous mettre fin à la corruption en Côte d'Ivoire ? La corruption est le mal absolu depuis des décennies qui continue et traverse le temps.
Il nous faut trouver des solutions à la question du chômage des jeunes diplômés, des solutions aux mondes paysans qui sont exploités comme au temps des colons. Les gens qui organisent les concours payants, les inscriptions payantes même ceux du monde universitaire se rendent compte que quand on demande aux étudiants Ivoiriens de payer 30 000 FCFA, ils grognent. J'ai été très proche d'eux à un moment donné ; ils ne grognent pas pour rien. Ils ne les ont pas. J'ai rencontré des étudiants qui préfèrent aller faire la queue à partir de 10 heures devant le restaurant universitaire parce que s'ils ne prennent pas ce repas de 200 FCFA, ils ne mangeront pas la journée. Cela veut dire que nous avons une population à majorité pauvre.
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Le chiffre officiel est de 46%. Donc on ne va pas rentrer maintenant dans une affaire de pro ou d'anti. Il faut qu'on rentre dans une nouvelle aire où les politiciens disent ce qu'ils vont faire et que les Ivoiriens leur posent les questions suivantes : ‘'qu'est-ce que vous avez fait avant dans votre vie pour que nous puissions vous croire ?'' La Nouvelle Côte d'Ivoire est un mouvement parce que nous n'avons pas un positionnement idéologique. Nous ne sommes ni à gauche, ni à droite, ni au centre. Un mouvement par définition est quelque chose de dynamique. Nous sommes au-dessus des partis. Nous voulons inviter les Ivoiriens à nous rejoindre à nous rejoindre pour régler les problèmes de la Côte d'Ivoire.
Propos retranscrits par Karina Fofana
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