Mamadou Traoré, proche de Guillaume Soro se souvient des temps passés dans la rébellion en 2002 quand il s'agissait du sauvetage de l'école en ex-zone CNO.
NOTRE COMBAT POUR LE SAUVETAGE DE L'ÉCOLE EN EX ZONE CNO..
Les dispositions prises en ce moment pour la réouverture des classes et rattraper l'année scolaire par le gouvernement me rappellent certaines dispositions que nous avons prises, nous les enseignants proches de Guillaume Soro, présents en zone CNO pendant la rébellion.
En effet, suite à l'appel de Guillaume Soro, en Décembre 2002, concernant l'ouverture des classes, afin de permettre aux enfants de la zone d'aller à l'école, nous nous sommes organisés en Janvier 2003 pour ouvrir l'école.
Ça a été le seul crime que nous avons commis. Car nous nous sommes rebellés aux injonctions du Ministre de l'éducation nationale de l'époque qui nous demandait de quitter la zone de guerre et de rejoindre Abidjan afin d'être redéployés. Pour cette rébellion à cette injonction du Ministre, nous avons été considérés comme des rebelles, comme les maîtres pensant des rebelles. Pour cela, beaucoup d'entre nous ont eu leur salaire suspendu avec des menaces de radiation de la Fonction Publique.
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Mais déterminés que nous étions, sous la supervision de feu le doyen Ali Coulibaly, ancien DREN de Bouaké chez qui nous nous retrouvions pour élaborer les programmes et stratégies de reprise des cours, nous nous sommes battus pour que l'ouverture des classes soient une réalité en ex zone CNO.
Sans moyens, enrichis par notre seule détermination, nous avons, avec l'appui de Guillaume Soro et des comzones, contraint Laurent Gbagbo a accepter d'organiser les examens scolaires en zone rebelle en 2004.
C'est dans le cadre de l'organisation de ces examens scolaires, qui ont été une réussite, que nous les acteurs du sauvetage de l'école, à travers L'ONG « École Pour Tous » avons été invités par le Ministre Amani Nguessan pour une réunion à son cabinet le 31 Décembre 2003. Ci-joint la lettre d'invitation du Ministre.
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Avec la DECOB de l'époque, nous avons mis en place tous les instruments qu'il fallait pour que ces examens scolaires aient lieu.
Grâce à Dieu, ces examens eurent lieu avec des résultats meilleurs que ceux de la zone contrôlée par Laurent Gbagbo.
Et les résultats de ces examens ont fait partie d'un travail de recherche du professeur Koné Raoul, actuel Directeur de cabinet adjoint du Ministère de l'éducation nationale, que j'ai eu l'occasion de rencontrer en zone CNO pendant la période de sauvetage de l'école.
Depuis donc 2004, année des premiers examens scolaires dans la zone, les examens scolaires sont devenus, une réalité dans la zone jusqu'à la période de la réunification du pays. Je voudrais donc profiter de cette occasion pour rendre un vibrant hommage à tous ces enseignants titulaires et volontaires qui ont pu permettre le sauvetage de l'école en ex zone CNO.
En 2010, le Ministère de l'éducation nationale nous a décoré dans l'ordre du mérite de l'éducation nationale pour l'acte que nous avons posé en faveur des enfants restés bloqués dans la zone. Le seul crime que j'ai commis pendant la rébellion, c'est d'avoir contribué à sauver beaucoup d'enfants d'un génocide intellectuel.
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C'est d'avoir fait en sorte que notre rébellion ivoirienne ne connaisse pas le phénomène des enfants soldats.
Et j'ai décris cette histoire importante de notre combat dans mon livre témoignage que j'ai intitulé LA CRAIE ET LA KALACHNIKOV.
Pendant la rébellion, voici l'un des actes historiques que j'ai posés en plus de mes actions politiques.
Pour la gouverne de ceux qui voudront savoir, je n'ai jamais été membre de la Centrale des Forces Nouvelles et je n'ai jamais bénéficié des fruits du braquage des agences de la BCEAO.
Pendant le sauvetage de l'école, nous n'avons bénéficié d'aucune subvention contrairement à ce que pensent certains.
C'est avec nos propres moyens que nous avons mené le combat parce que nous étions et sommes toujours des hommes de conviction.
Je faisais partie des idéalistes des Forces Nouvelles qui n'avaient qu'un seul objectif. Faire partir du pouvoir Laurent Gbagbo et le faire remplacer par l'actuel Président de la République. C'est cet objectif qui m'a motivé tout ce temps au point de prendre des risques inouïes pour ma vie. Aujourd'hui, c'est bien fait pour ma gueule.
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