Qui a ordonné le bombardement de Bouaké en 2004 ? Dans quel but ? Jean Balan, avocat des familles de victimes françaises répond aux questions.
Lors de son audition par la juge d'instruction en 2013, le numéro 2 de la Force Licorne, le général de Malaussène, auteur de la préface de l'ouvrage, déclare penser « qu'il y avait un projet politique qui était celui de mettre Ouattara en place et de dégommer Gbagbo ». L'officier est rapidement désavoué par l'affaire Mahé. Pourtant, le projet qu'il évoque se réalise en 2011 suite aux élections, lorsque l'armée française accompagnée de l'ONUCI bombarde le palais de Gbagbo et aide à la mise en place d'Alassane Ouattara.
La juge d'instruction a pu rencontrer en 2014 l'ancien Chef d'État ivoirien, alors emprisonné à La Haye. Hors procès-verbal, il aurait déclaré à Jean Balan : « c'est bien Villepin qui a voulu me dégommer ». Mais la raison d'État aura eu raison de tous les soupçons.
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Après quatre juges d'instruction, quinze mille pages de dossier, en attendant d'en connaître davantage sur ce très mystérieux bombardement, quel est donc l'intérêt pour les victimes de ce procès sans la présence de coupables ? L'avocat, devenu un lanceur d'alerte, nous explique la démarche des familles de victimes et des blessés.