Cherté de la vie : un cadre du PPA-CI au gouvernement RHDP, « il serait souhaitable de supprimer certaines des institutions »

Les prix n'ont pas connu de baisse et la cherté de la vie est là de façon implacable. Nazaire Kadia fait une analyse des hausses des prix en Côte d'Ivoire.

Il y a quelques jours, le prix du carburant, le super sans plomb a pris de l'ascenseur, passant de 635 FCFA à 695 FCFA, soit une augmentation de 60 F. Le prix du gasoil reste inchangé à 635 FCFA.

Cette augmentation du prix du carburant vient s'ajouter à celle des produits de première nécessité comme le riz, l'huile, les cubes d'assaisonnement, la viande de bœuf, exacerbant les angoisses, la déprime et le mal-vivre des ivoiriens.
On se rappelle qu'en début du mois passé, le chef de l'Etat, de retour de voyage, et face à la grogne qu'on entendait en sourdine eu égard à la cherté de la vie, avait promis de prendre ce problème à bras le corps, après le show de certains de ses ministres sur le terrain.

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Il avait surtout promis de prendre des mesures pour contenir les augmentations. Comme un tailleur ou même un couturier, les mesures ont été prises, mais l'habit semble ne pas être à la taille des ivoiriens. Les prix n'ont pas connu de baisse et la cherté de la vie est là de façon implacable. Alors, il serait bon d'explorer d'autres mesures qui permettront à l'Etat d'alléger le fardeau que portent les ivoiriens.
Quelques pistes peuvent être suggérées au cas où cela aurait échappé à nos décideurs. Ce n'est un secret pour personne que les nombreuses taxes sur les produits de consommation, et la hausse du prix du baril du pétrole sur le marché mondial, ne sont pas étrangères à cette flambée des prix. L'Etat a certes besoin de ces taxes pour sa survie, mais celui-ci gagnerait à faire aussi des sacrifices avant d'en demander aux citoyens.

Pour ce faire, il est d'une absolue nécessité que l'Etat accepte de réduire son train de vie.
Entretenir 37 ministères et 4 secrétariats d'Etat, une Assemblée nationale, un Sénat, un conseil économique et social, une médiateur, une vice-présidence, 14 ministres-gouverneurs et une pléthore d'autres institutions, dont le travail n'a aucune incidence sur le quotidien des ivoiriens, fait passer la vie des ivoiriens au second plan.

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Il serait souhaitable de supprimer certaines de ces institutions, et des économies substantielles seraient faites.
Des années en arrière, le Rdr devenu , dans l'opposition, était d'une virulence sans pareille et n'accordait aucune circonstance atténuante au gouvernement Gbagbo relativement à la cherté de la vie. Revisitons ensemble, une séquence du discours-programme du leader du Rdr, l'actuel chef de l'Etat à la convention de ce parti en 2008 à Yamoussoukro.

Morceau choisi : « …Cette crise économique est aggravée par la situation des finances publiques. Il ne peut en être autrement, quand on traine un boulet, une dette de 6 000 milliards FCFA. Voilà un chiffre qui donne le vertige n'est-ce pas ? 6 000 milliards FCFA, c'est 60% de la richesse que nous produisons. C'est effarant. Avec un tel endettement, on peut dire que la Côte d'Ivoire vit au-dessus de ses moyens, et qu'elle a cédé à la facilité. Cela signifie que nous vivons à crédit, tant sur le dos de nos enfants que sur le dos de nos petits-enfants qui devront payer…Chers frères et chères sœurs, je dirai que la crise est également sociale. On n'a pas besoin d'être économiste pour constater que les ivoiriens sont de plus en plus pauvres… ».

Wouaoooo, quelle belle radioscopie !
Mais quatorze années après ce discours, et dix années de gouvernance du RHDP, la situation est-elle devenue meilleure qu'en 2008 ?
Les ivoiriens sont-ils devenus plus riches qu'ils ne l'étaient en 2008 ?
Et que dire de la dette qui serait passée de 6000 milliards FCFA à près de 19 000 milliards aujourd'hui ? Quelle lecture peut-on faire de cette évolution ?

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Assurément la critique est aisée mais l'art, difficile !
C'est pourquoi la sagesse africaine enseigne : « …Toute parole est parole. La parole est facile, la parole est difficile. Qui veut parler, doit parler juste et vrai. Car la vérité est dans la parole et la parole est vérité… » (Kassa bya kassa).
A-t-on parlé juste en 2008 ? Assurément.
A-t-on parlé vrai en 2008 ? Certainement.
Que dit-on de la même situation en 2022 ?
Peut-on parler bien aujourd'hui ?
Et parler fort ?
Pour le moment c'est … le silence radio.
Ainsi va le pays.
Et s'il y a eu un matin en Eburnie, il y aura assurément un soir, et l'ivraie sera séparée du vrai.

Written by Nazaire Kadi

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