Extrait de l'interview de Doumbia Major accordée à Amédée Assi de Fraternité. Doumbia Major donne sa version sur la réconciliation prônée par Guillaume Soro et sur la reforme de CIE.
A la question de M. Assi sur la réconciliation prônée par l'ancien président de l'Assemblée nationale de Côte de Côte d'Ivoire.
Doumbia Major répond: « Tout le monde parle de réconciliation en Côte d'Ivoire, même ceux qui appellent à la haine tous les jours sur les réseaux sociaux. Il ne s'agit pas de tenir un discours, les actes sont plus parlants. Quand on garde les biens des gens par devers soi, on ne peut pas parler de réconciliation sans les avoir, au préalable, restitués. Tu refuses de donner le corps de mon enfant, comment je peux être réconcilié avec toi ? Jusqu'à ce jour, les corps de Koné Moussa et de Koné Morel sont gardés par ces personnes.
Si Guillaume veut montrer qu'il est sincère dans son désir de réconciliation, qu'il restitue ces corps à leurs familles. Nous-mêmes, lui avons tendu la main. Mais il a la rancune tenace. La réconciliation de Guillaume Soro est une réconciliation purement politique. Comment approcher le peuple bété pour avoir quelques voix là-bas, comment aller vers tel ou tel peuple pour piocher des voix, tout cela est purement politique, une instrumentalisation du discours de la réconciliation »
A lire aussi : Côte d'Ivoire : « le SMIC doit passer à 110 000 FCFA », selon Doumbia Major
Sur la question de la réforme de la CEI.
Doumbia Major répond : « Le problème de légitimité de la société civile est une réalité. En 2000, j'étais membre de la Commission consultative constitutionnelle. Nous avons constaté que des partis politiques ont créé des associations satellites pour faire écho de la ligne de leur parti. Ce sont donc ces associations qui ont contribué à la rédaction de la Constitution dont la majorité était la ligne de certains partis politiques majoritaires. Aujourd'hui, il y a débat sur la neutralité de la société civile en Côte d'Ivoire.
Mais nous avons dit qu'il peut avoir un contrebalancement. C'est-à-dire prendre les associations de diverses idéologies, les mettre ensemble pour qu'elles puissent se neutraliser en interne. C'est pour cela que nous avons proposé les chrétiens, les musulmans, le patronat, les associations caritatives, la Chambre des rois et chefs traditionnels, les transporteurs, la chambre des métiers, la chambre d'agriculture, la magistrature. Nous sommes contre l'idée d'une concertation ou conférence nationale sur la Cei, c'est une idée saugrenue et anachronique venant de Moriféré et du Pdci-Rda.
Ils se braquent juste pour faire croire que le pays est à feu, donc il faut une concertation nationale, cela ne peut pas marcher. Le pays n'est pas comme en 2000 où il y a eu concertation nationale parce que le pays était en crise, la Constitution était suspendue, il n'y avait pas d'Assemblée nationale et le régime qui était là en 1999 était militaire. Il n'avait pas de légitimité. D'où la mise en place de la constituante. Aujourd'hui, le régime qui est en place est issu d'élections auxquelles le Pdci-Rda a participé, donc pourquoi mettre en place une constituante pour écrire les textes de la Cei ?