Ce 24 décembre 2023, cela fait 24 ans que la Côte d'Ivoire vivait son premier coup d'État militaire. Ferro Bally en parle.
À l'époque, les « jeunes gens », comme ils se faisaient appeler, renversaient le président Henri Konan Bédié et le régime du PDCI-RDA. Ils confiaient le pouvoir d'État au général Guéi Robert.
Le Comité national de salut public (CNSP, junte militaire), que le chef de la transition militaire a installé, est bruyamment et chaleureusement salué par Laurent Gbagbo et Alassane Dramane Ouattara, les deux principaux leaders de l'opposition ivoirienne.
Pour le président du FPI, cette accession non-démocratique au pouvoir représente « un coup de pouce à la démocratie ». Et pour le président du RDR, alors sous mandat d'arrêt international et en exil en France, ce renversement des institutions républicaines est « la Révolution des oeillets à l'ivoirienne ».
Le coup de pouce à la démocratie qui a tourné court
24 ans plus tard, c'est la désillusion. « Le coup de pouce à la démocratie » a avorté et « la Révolution des oeillets à l'ivoirienne » a échoué dans un pays en quête toujours de …démocratie.
« Le coup d'État de 1999 a été un tournant négatif dans l'histoire de la Côte d'Ivoire », déclare Ferro Bally, journaliste ivoirien. « Il a ouvert la voie à une décennie de violence et de division qui a plongé le pays dans une crise profonde. »
En effet, le coup d'État de 1999 a été suivi par une guerre civile qui a duré de 2002 à 2007. Cette guerre a fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés. Elle a également exacerbé les tensions ethniques et religieuses dans le pays.
Toujours à la recherche de la démocratie
« Le coup d'État de 1999 a été un échec pour la démocratie ivoirienne », poursuit Ferro Bally. « Il a montré que les militaires sont incapables de gérer le pays de manière pacifique et inclusive. »
En effet, la Côte d'Ivoire a connu plusieurs autres coups d'État depuis 1999. Le dernier en date, en 2020, a été suivi par une nouvelle crise politique qui a conduit à la mort de plusieurs centaines de personnes.
« La Côte d'Ivoire a besoin de retrouver la paix et la stabilité », conclut Ferro Bally. « Mais pour cela, il est nécessaire de mettre en place des institutions démocratiques solides et de garantir le respect des droits de l'homme. »
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