La vie d'Amadou Gon est-elle en danger après son évacuation sur la France ? Pour l'heure Hamed Bakayoko assure l'intérim. Les révélations de Chris Yapi.
Le ciel vient de tomber sur la tête d'Alassane Ouattara. Il était tranquillement installé dans son chalet à Assinie, ce samedi 2 mai 2020, satisfait d'une longue semaine harassante, quand il a reçu un coup de fil. Il était environ 11h20. Il a poussé un cri strident et a ordonné à sa sécurité de le ramener immédiatement à Abidjan.
À 11h30, le cortège décollait en trombe d'Assinie pour le palais présidentiel. Alassane Ouattara était comme sonné et il y avait de quoi. On venait de lui annoncer que son poulain, le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly venait de faire une crise cardiaque et qu'il risquait de mourir s'il n'était pas pris en charge médicalement et très rapidement.
Arrivée au Palais, l'équipe restreinte qui l'attendait l'a rapidement briefé.
L'attaque cardiaque est sérieuse et chaque minute qui passe met en danger la vie du candidat du RHDP à la présidentielle. Alassane ordonne que l'avion présidentiel décolle immédiatement avec le malade pour l'Hôpital royal de Rabat au Maroc et appelle le Roi Mohamed VI pour le prévenir.
Pendant que les formalités de décollage sont en train d'être mises en route, ADO est songeur. Tout son plan de capture et de confiscation du pouvoir – le bouclé, géré et le calendrier électoral – risque d'être remis en cause, car il sait que ce dernier peut subir une opération et que sa convalescence risque d'être longue. ADO est ravagé par la douleur.
Pendant ce temps, Hamed Bakayoko quant à lui, pense à une seule chose : le poste de Premier ministre. Depuis le temps qu'il pense à ce poste, le voilà enfin à portée de mains.
Logiquement, c'est à lui, en tant que Ministre le plus gradé du gouvernement que revient l'intérim. Il est gêné d'ouvrir le débat dans des circonstances aussi difficiles. Mais, il sait qu'Amadou Gon n'a jamais été enchanté de lui laisser son poste. Gonl s'est déjà confié à ses proches et il préférerait encore être succédé par Patrick Achi. Hamed Bakayoko le sait, alors il ne veut point se faire ravir l'intérim.
Il finit par poser la question au Président. Le Président n'y voit aucun inconvénient. Mais, quelle ne fut sa surprise d'entendre Hamed Bakayoko réclamer un décret de confirmation de l'intérim ! Ça sera niet. Le compromis sera une note de la Présidence signée de Patrick Achi (pourtant en quarantaine suite à sa contamination au Covid-19).
En Afrique, on sait que les intérims peuvent devenir définitifs. Contre mauvaise fortune Hamed Bakayoko fait bon cœur. Quand le tonnerre gronde, chacun attrape sa tête. La maladie de Gon n'est pas la tasse de thé d'Hambak, lui qui a misé toute sa stratégie sur la disparition de cet encombrant rival à la présidentielle, le Premier Ministre Gon.
Malheureusement, les soucis d'ADO ne s'arrêteront pas là. Les médecins du Premier ministre l'informent que l'état de son poulain est tellement grave qu'il faut qu'il soit traité en France et non plus au Maroc. S'ensuit un autre chapelet de coups de fil, jusqu'à ce qu'une autorisation dérogatoire de vol soit accordée pour qu'enfin l'avion transportant le PM décolle vers 22h 30 pour Paris.
Certains observateurs pensent que le Président Ouattara n'a pas été avisé qu'il mettait la vie de son Premier Ministre Gon en péril. Pourtant, depuis son opération à coeur ouvert en 2012, le médecin personnel d'Amadou Gon l'avait mis en garde contre toute activité contraignante et stressante. ADO le savait. Malgré tout, il avait décidé contre toute attente de le nommer Premier ministre. Pouvoir quand tu nous tiens !
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Le médecin avait déconseillé une telle nomination. Qu'à cela ne tienne, ADO portera son choix sur Amadou Gon pour la candidature du RHDP à la présidentielle non pas dans l'intérêt exclusif de celui-ci, mais bien parce que lui, ADO voulait diriger la Côte d'Ivoire par procuration au mépris de la santé précaire de son poulain.
Chris Yapi n'est point surpris par ce chamboulement catastrophique. Le grand Awaza Bakayoko, marabout et sacrificateur d'Hambak, lui avait promis que contre vents et marées, il serait désigné candidat du RHDP à la présidentielle. Citons les propos du sacrificateur Awaza lui-même :
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« Que le tonnerre gronde. Que les éclairs déchirent le ciel. Hamed sera Président, sauf si nos ancêtres, les Bakayoko ne viennent pas de Koro ! Jamais Gon ne passera l'été ! » Nombreux étaient ceux qui ricanaient, disant qu'il n'y avait pas d'été dans notre pays. Mais, ceux qui avaient compris savaient qu'ils s'agissait de la période allant jusqu'au mois de septembre.
Bref ! Sont-ce les prédictions d'Awaza et celles du marabout de San au Mali qui disait que Gon ne vivrait pas jusqu'à la fin de 2020 qui sont en train de se réaliser ?Wait and see