Quelle est l'origine de la crise que vit le Front populaire ivoirien (FPI) ? Jean Bonin proche d'Affi N'Guessan explique ce qu'il sait de cette crise.
Si la crise du FPI vous était contée ?
À 4 mois de la présidentielle d'octobre, Simone Gbagbo a donné un coup de fouet à la réconciliation interne au FPI en rencontrant le président Affi le 22 juin dernier. C'est un événement qui n'est pas anodin.
En effet, il est bon de savoir que depuis le début de la crise en 2012, après la convention de l'hôtel Belle Côte où, alors qu'il était en prison à Bouna, la direction intérimaire avait voulu le destituer, c'est la 1ère fois qu'un haut responsable du parti, membre de la dissidence, manifeste sincèrement le souhait de voir l'unité du parti être une réalité.
Ça fait 8 ans que le président Affi court seul après l'unité du parti. Il n'a lésiné sur aucun moyen pour atteindre l'objectif unitaire. Dans ce cadre, il a accepté de subir toute forme d'humiliation et de frustration pour donner une chance à la dynamique unitaire. Certains ont même estimé que cette insistance s'assimilait à de la faiblesse de sa part et qu'il devait prendre ses responsabilités en tournant une bonne fois pour toute la page des GOR.
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En dépit de ces récurrentes critiques, le président Affi est resté constant, humble et discret. En tant que président statutaire du parti il a conscience qu'il porte une lourde responsabilité : celle de tout mettre en œuvre pour réussir l'unité. Et c'est ce qu'il n'a cessé de faire.
En tant que proche du président Affi j'ai vécu cette crise de l'intérieur du parti et non à travers les ragots et autres campagnes d'intoxications véhiculés sur les réseaux sociaux ou dans certains journaux proches de la dissidence.
Aussi, à travers une série de 25 actes, je vous conterai, pas à pas, les tenants et les aboutissants de la crise du FPI afin que ceux qui, de bonne foi, se posent des questions puissent comprendre au lieu de se contenter des rumeurs distillées ça et là pour servir des causes non avouables.
Acte 1 – LES 21 GRIEFS DES DISSIDENTS CONTRE LE PRÉSIDENT AFFI
Jusqu'à ce jour, le président Affi s'est gardé d'écrire et de publier sa version de la crise au sein du FPI. Il lui aurait été difficile de s'expliquer, de se défendre, sans accuser, sans courir le risque d'ouvrir une polémique, de déclencher des passe d'armes, de radicaliser les positions et d'approfondir la division du parti.
Il a donc tenu à laisser ouverte en permanence une fenêtre, à préserver une chance pour la réconciliation et l'unité du parti. C'est pour cette raison qu'il n'a pas souhaité un débat sur la crise interne dans le cadre des discussions sur l'unité du parti.
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Il ne souhaitait pas que cela conduise à ‘'remuer le couteau dans la plaie'', à des dérapages susceptibles de compromettre l'objectif visé.
En dépit de cette posture de bon sens élémentaire, les dissidents du parti ont insisté pour que ce sujet soit le premier point des discussions, afin que l'unité, pour être sincère et durable, soit fondée sur la vérité, que cet exercice soit pour tous une leçon, contribue à la maturité politique et à la consolidation du parti.
Le président Affi a donc pris acte de la volonté des dissidents d'engager le débat. Il souhaite en fin de compte que ces échanges participent à l'écriture de l'histoire du parti et de notre pays.
Le jeudi 12 mars 2020, il a écouté attentivement Oulaye Hubert qui a dressé une liste de 21 griefs repartis en six (6) rubriques, selon lui « formulés par les militants du FPI que vous avez eu mission de porter à la connaissance du camarade AFFI N'Guessan à l'occasion de ces discussions entreprises dans le cadre de la réunification du parti ».
Le président Affi les a remercié de la latitude qu'il lui ont donnée de préparer et de donner ses réponses à leur « réquisitoire ».
Après vous avoir écoutés, il faut avouer que le président Affi a été traversé par un sentiment de déception et de tristesse. Il s'attendais à entendre une présentation rationnelle, à une analyse objective et une réflexion prospective sur les graves évènements qui ont secoué le parti et que tous vivent depuis l'éviction brutale et douloureuse du pouvoir.
Au lieu de cela, leur catalogue de griefs s'est avéré n'être qu'une liste de contrevérités et d'accusations gratuites et fallacieuses. Le président Affi a donc décidé de répondre, point par point, à ces griefs, pour la vérité et pour l'histoire (I), de tirer les leçons de la crise et d'appeler encore une fois à l'unité (II) avant de conclure (III).
À suivre…
