En France, la nomination de Gabriel Attal au poste de Premier ministre marque un tournant historique : c'est la première fois qu'une personnalité politique de ce rang parle ouvertement de son homosexualité.
Mais loin de se positionner en militant, Attal aborde sa sexualité avec une certaine retenue, une démarche qui souligne une évolution culturelle dans la politique française.
En 2018, l'outing public d'Attal par Juan Branco dans son livre « Crépuscule » n'a pas empêché le jeune secrétaire d'État de s'exprimer librement sur sa vie privée, y compris son union civile avec Stéphane Séjourné, figure centrale du parti présidentiel Renaissance. Ce geste, qualifié par certains de « promotion-canapé » dans un élan de critique, n'a pas entravé la carrière politique d'Attal qui, au contraire, a su l'assumer avec une transparence rafraîchissante.
Cependant, cette ouverture n'a pas été sans difficultés. Attal a évoqué les dures épreuves du harcèlement homophobe subi pendant son adolescence, notamment sur les réseaux sociaux. Des souvenirs douloureux qu'il a partagés avec le public lors d'une émission sur TF1, révélant la violence des insultes et l'impact psychologique qu'elles ont eu sur lui.
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Malgré ces épreuves, Attal n'a pas choisi de faire de son homosexualité un étendard politique. Dans une interview accordée à Closer en août 2019, il explique sa vision : « Pour ce qui est de l'homosexualité, j'ai toujours considéré qu'on pouvait l'assumer sans la revendiquer ». Pour lui, brandir son orientation sexuelle comme un drapeau risquerait de la marginaliser.
Cette attitude résonne avec une partie de la population française qui aspire à une société où l'orientation sexuelle serait une non-question, intégrée naturellement dans le tissu social sans nécessiter de combat identitaire. Toutefois, cette position peut également être perçue comme un luxe que seuls ceux qui sont déjà en position de pouvoir peuvent se permettre.
La GPA, sujet controversé en France, a également été abordée par Attal. Il s'est dit ouvert à l'idée d'une GPA éthique, position qui diverge de celle de l'ancien président Emmanuel Macron. Cette déclaration pourrait indiquer une volonté de faire évoluer le débat sur des questions de société encore sensibles en France.
La nomination d'Attal et son approche personnelle de l'homosexualité constituent un moment significatif pour la communauté LGBT+ en France. Cela démontre une évolution dans la perception de l'homosexualité en politique, passant d'un potentiel obstacle à une composante acceptée de l'identité d'un individu, même au plus haut niveau de l'État.
La France franchit un pas vers une société inclusive
La France, avec Gabriel Attal à Matignon, semble ainsi franchir un pas de plus vers une société inclusive où la vie privée des politiciens peut être assumée publiquement sans nécessairement devenir un instrument politique.
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