Doumbia Major a donné ce samedi 30 mai 2002, son opinion sur la décision de la CPI en faveur de l'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo et de Blé Goudé.
En ce qui concerne l'affaire Gbagbo Ble Goude- CPI : Ils ont agrandi leur espace de confinement carcéral, c'est tout. Cette décision ne doit pas faire l'objet d'émotion particulière ou de jugement particulier.
Le vrai débat est ailleurs : il y a eu 3000 morts en Côte d'Ivoire en 2011, lors de la crise post-électorale qui a pris une forme d'une guerre ethnoreligieuse au cours de laquelle des humains ont été tués et brûlés vifs sur la base de leurs origines et ethnies : qui en sont les responsables ?
Est-ce que de pareils atrocités de type génocidaire doivent être jugées selon la méthodologie de la culpabilité directe avec des recherches de preuves de responsabilité directes , ou plutôt selon la méthodologie de la responsabilité politique, morale et hiérarchique comme cela a été le cas pour le procès de Nuremberg ou pour les génocides de l'ex-Yougoslavie ?
LIRE AUSSI: CNI : Simone Gbagbo se fait enrôler ce 29 mai 2020 (les images)
Est-ce les auteurs directs qu'il faut chercher à condamner ou plutôt les cerveaux qui, par leurs discours, idéologie et l'environnement d'impunité qu'ils ont créé, ont poussée des individus sur lesquels ils avaient une influence sociale, à commettre des meurtres exécutés dans un état agentique (état d'agent exécutant ) ?
LIRE AUSSI:Mort du Pr Laurence Adonis-Koffy et sa famille : en images la marche silencieuse des médecins
Est-ce que le procès Gbagbo Ble Goude, n'est pas un blanc seing donné et un signal négatif que la CPI lance en direction des dictateurs et leaders génocidaires, en leur disant qu'ils peuvent inciter à des meurtres intercommunautaires impunément, tant qu'ils peuvent prendre la précaution de ne laisser aucune trace d'implication directe, tels que ordres écrits, des vidéos ou audios de mots d'ordres criminels ???
