La Côte d'Ivoire va fournir un bataillon à la « Force en attente » de la CEDEAO pour une intervention militaire visant à restaurer l'ordre constitutionnel au Niger.
« La Côte d'Ivoire fournira un bataillon et a pris toutes les dispositions pour l'opération », a déclaré face à la presse le président ivoirien Alassane Ouattara de retour d'Abuja (Nigeria) où il a pris part jeudi à une réunion extraordinaire de la CEDEAO sur la situation au Niger.
Selon M. Ouattara, les chefs d'Etat et de gouvernement de la CEDEAO ont réaffirmé « à l'unanimité » leur condamnation du putsch au Niger, exigé la libération du président élu et sa réinstallation dans ses fonctions avant de décider « d'activer » la « Force en attente » de la CEDEAO pour « rétablir l'ordre constitutionnel » dans le pays face au « manque de volonté affichée des auteurs du coup de s'exécuter ».
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Cette force sous-régionale qui sera composée de troupes venant de plusieurs pays de la CEDEAO devrait être déployée dans « un bref délai » selon un plan présenté par le Comité des chefs d'état-major de la CEDEAO et validé par les chefs d'Etat et de gouvernement.
« Le plan a été validé, les chefs d'état-major auront d'autres conférences pour finaliser les choses mais ils ont l'accord des chefs d'Etat et de gouvernement pour que l'opération démarre dans les plus brefs délais », a indiqué M. Ouattara.
Il a ajouté que la Côte d'Ivoire « participera à cette opération en fournissant un bataillon et mettra à sa disposition les moyens matériels et financiers nécessaires pour l'accomplissement de cette mission ».
« Je viens de donner instruction au chef d'état-major des armées de commencer la mobilisation de ses troupes », a poursuivi M. Ouattara, soulignant que son pays devrait fournir « entre 850 et 1.100 hommes » aux côtés des éléments du Nigeria et du Bénin « en attendant que d'autres pays les rejoignent ».
Selon M. Ouattara, les chefs d'Etat et de gouvernement de la CEDEAO ont déploré « les conséquences déjà visibles » des sanctions économiques et financières prises à l'encontre du Niger et ont ainsi tenus les putschistes responsables de cette situation tout en les invitant à mettre fin aux « souffrances » des populations nigériennes.
Il a insisté sur la vocation principale de la CEDEAO qui est de maintenir la paix et la stabilité dans la sous-région et d'assurer le bien-être des populations et le développement des différents pays.
« Les putschistes peuvent décider de partir dès demain matin et il n'y aura pas d'intervention militaire, tout dépend d'eux », a martelé M. Ouattara.