Présidentielle 2020, Jean Louis Billon : « C’est la base qui décidera »

Jean-Louis Billon
Jean-Louis Billon

: « C'est la base qui décidera ». Le porte-parole du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) a accordé une interview à Dnews et s'est exprimé, en outre, sur la réforme de la .

Pour la première fois la Côte d'Ivoire aura des sénateurs, quel est votre sentiment ?

Oui, c'était prévu par la constitution, les élections se sont passées comme il fallait, il y a eu quelques petites surprises avec des indépendants, le résultat en lui-même était celui attendu. La majorité au pouvoir est celle qui devait se traduire en majorité au niveau des sénateurs. Les indépendants eux-mêmes, sont des personnes affiliées aux partis au pouvoir, il n'y a pas de grande surprise, maintenant il faut qu'ils se mettent au travail pour qu'on voit véritablement le à l'œuvre.

Justement à propos de ces indépendants, est-ce que ça n'augure pas de ce qui pourrait se passer en 2020 ?

Au niveau des sénatoriales, les électeurs sont de grands électeurs. Eux-mêmes reflètent déjà une tendance. C'est le choix des individus qui a pu poser problème. La conclusion qu'il faut faire c'est le choix des personnes que l'on propose comme candidats doit refléter la volonté de la base, et non pas la volonté du haut pour descendre. Donc, je pense que pour 2020, la base va exprimer un choix et ce sera beaucoup plus important. En 2020, ce sont les présidentielles et les présidentielles, c'est le peuple qui décide et le peuple, c'est la base.

Ce sénat sera monocolore, l'opposition ayant boycotté ces élections. Est-ce qu'en terme de démocratie, on a fait le grand pas en avant ?

Le problème vient du fait que l'opposition ne veut pas participer aux élections. La politique de la chaise vide est toujours préjudiciable pour le parti qui boycotte. Donc, ce n'est pas forcément le reflet de ce que souhaite le peuple, malheureusement c'est le choix des leaders politiques qui se traduit par un parlement monocolore et également d'un sénat à dominante de partis au pouvoir.

« l'opposition n'a pas complètement tort en disant qu'il faudrait que la commission soit remaniée. La réalité de 2010, n'est pas forcément la réalité de 2018 et encore moins en 2020 »

L'opposition ne voulait pas participer aux sénatoriales du fait qu'elle jugeait que la Commission électorale indépendante (CEI) n'était pas indépendante. Le PDCI a introduit une demande de réforme au niveau du découpage électoral. Pourquoi est-ce que le PDCI n'a pas suivi l'opposition dans sa revendication ?

Parce que le PDCI n'est pas dans l'opposition, il fait partie de la coalition au pouvoir. Donc, on émet des vœux. Cependant le choix est fait par le dirigeant. Et nous assumons ce choix. Cependant, il serait bon de se rendre quand même compte que le CEI, le découpage électoral doivent être crédibles, si on veut des élections crédibles dans le futur. Donc, l'opposition n'a pas complètement tort quand elle demande une réforme de la Commission. La réalité de 2010, n'est pas forcément la réalité de 2018 et encore moins en 2020. Donc, le débat va certainement rebondir.

La coalition au pouvoir s'est retrouvée encore pour les sénatoriales, mais en même temps, l'idée du parti unifié ne rassure pas tout le monde, comment comprendre cette ambivalence ?

C'est un débat qui est différent des élections. Il était prévu qu'il y ai un . C'était le choix des leaders qui forment la coalition. Aujourd'hui, il n'y a pas de divergence en ce qui concerne le parti unifié. Il y a une divergence en ce qui concerne le timing de ce parti unifié. Au niveau du PDCI, on estime qu'il n'y a pas lieu de se précipiter, et de travailler sur le parti unifié après les élections de 2020.

« ça ne sert à rien de se précipiter et de méconnaître la volonté de la base. Aussi bien au PDCI, qu'au , beaucoup ne sont pas pour le parti unifié »

On estime que les esprits doivent évoluer, et les partis ne sont pas prêts à abandonner leur identité propre. Donc, ça peut poser problème. Il faut que les partis acceptent d'abandonner leur identité et en ce moment-là, le parti unifié se fera plus facilement avec une nouvelle appellation, si c'est la volonté. Pour l'instant, de part et d'autre, il y a des réticences.

Donc, ça ne sert à rien de se précipiter et de méconnaître la volonté de la base. Aussi bien au PDCI, qu'au RDR, beaucoup ne sont pas pour le parti unifié. Au niveau du PDCI, nous écoutons la base, c'est pour ça que nous avons pris cette position. Ce que je vous dis, c'est le discours du président Henri Konan Bédié et l'ensemble du parti sur cette ligne. Mais, c'est ce qui est remonté avant son discours. Donc, il reste proche de sa base.

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