Ce 8 mars 2023, célébration de la « JIF » Simone Gbagbo invite le gouvernement à prendre des mesures pour favoriser l’inclusion numérique au bénéfice des femmes.
Mesdames et Messieurs,
Chères sœurs,
Nous voici, cette année encore, au 8 mars, jour de célébration de la « Journée internationale des droits de la femme ».
Cette année, le thème choisi par les Nations Unies est : « Pour un monde digital inclusif : innovation et technologies pour l’égalité des sexes ».
En Côte d’Ivoire, le thème retenu par le Gouvernement est : « Innovations technologiques et digitales : leviers d’inclusion sociales et économiques des femmes en Côte d’Ivoire ».
La problématique des Innovations technologiques et digitales comme facteur d’inclusion sociale et économique des femmes mérite en effet que nous nous y attardions car, dans la quasi-totalité des économies du monde, chaque année le numérique monte en puissance :
– Le nombre d’utilisateurs d’Internet augmente ;
– La part du secteur des services de télécommunications dans le PIB augmente ;
– De nouveaux emplois directs et indirects dans le secteur des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) sont créés ;
– Le nombre d’utilisateurs de téléphones portables augmente ;
– Etc.
Cette digitalisation de nos économies, de nos sociétés contribue-t-elle à susciter et renforcer l’inclusion sociale et économique des 14 044 160 femmes qui représentent aujourd’hui 47,8% de la population ivoirienne ?
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Voilà la problématique qui nous est soumise à tous, en cette journée. Et il est bon que nous nous en préoccupions.
Que constatons-nous aujourd’hui dans le domaine des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) ?
L’écart technologique est malheureusement, toujours en la défaveur des femmes. La liste des disparités est longue et je me contenterai d’en citer quelques-unes.
Dans le monde :
– Selon l’Union internationale des télécommunications (UIT), seulement 57% des femmes utilisent l’Internet, contre 62% des hommes, et uniquement 30% des professionnels du secteur de la science et de la technologie sont des femmes. Les entreprises numériques dirigées par des femmes sont donc rares
– Selon les Nations Unis, les femmes n’occupent que 22% des postes en intelligence artificielle alors que d’ici 2050, 75% des emplois seront liés aux domaines scientifiques et technologiques ;
En Côte d’Ivoire :
– Selon le Groupe Spécial Mobile Association (GSMA), les femmes ont un taux plus bas de possession d’un téléphone portable et d’accès à l’argent mobile. L’écart entre les sexes en termes d’utilisation de l’argent mobile est de 29%.
– Une enquête du World Wide Web Foundation auprès de personnes qui n’avaient pas accès à Internet, révèle que 88% des enquêtés sont- des femmes.
– Un faible nombre de femmes sont inscrites dans des études liées aux TIC.
Mesdames et messieurs
Chères sœurs
Les TIC, utilisés à bon escient, avec leurs corollaires d’Innovations technologiques et digitales ont indéniablement un impact sur toutes les branches de l’économie nationale en termes de productivité, d’accélérateur de croissance et d’inclusion sociale.
Je voudrais étayer mon propos par un seul exemple.
Ce n’est un secret pour personne ; En Côte d’Ivoire, les femmes sont responsables de près de 80 % de la production et de la transformation alimentaire.
Dans ces deux domaines de l’agriculture, l’innovation technologique et digitale peut constituer un intrant efficace pour accélérer la transformation du secteur, accroitre le nombre d’opportunités d’affaires et devenir ainsi, un levier d’inclusion sociale et économique de la multitude de femmes qui y opèrent.
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L’innovation technologique et digitale permettrait alors :
– D’avoir accès à des données et outils météorologiques permettant la maitrise des cycles agricoles ;
– De faciliter l’acquisition des connaissances par l’accès à des informations pertinentes et adéquates sur l’amélioration des pratiques agricoles, sur l’utilisation des intrants, sur la productivité du travail, sur la transformation des produits ;
– De partager en temps réel des informations utiles dont par exemple, celles sur les prix du marché pour aider les exploitants agricoles à commercialiser leurs produits ;
– D’atteindre directement les clients, de recueillir leurs avis, leurs besoins ;
– De fournir de nouvelles opportunités d’affaires dans les zones rurales ;
– De déployer de nouveaux modèles commerciaux viables ;
– D’augmenter l’accès aux services financiers, aux services d’assurance.
Il est clair que l’innovation technologique et digitale ne suffira pas à elle seule, à résoudre tous les défis des femmes dans les secteurs de vie de la société, mais les bénéfices que je viens de lister pour les secteurs agricoles, attestent que l’innovation technologique peut indubitablement contribuer à l’inclusion sociale et économique des femmes en Côte d’Ivoire.
C’est pour cette raison que j’invite les Gouvernants, les acteurs des secteurs public et privé à prendre les mesures idoines pour apporter les solutions aux problèmes du secteur des TIC en vue de démocratiser le numérique et ainsi, favoriser l’inclusion numérique au bénéfice de tous et principalement des femmes.
Il s’agira d’investir davantage dans le renforcement des principaux piliers du secteur que sont les infrastructures, les plateformes, les services financiers, l’entrepreneuriat, les compétences. Ces actions permettront :
– D’améliorer la qualité du service offert par les fournisseurs d’accès Internet ;
– D’améliorer le niveau de connectivité Internet dans les foyers ;
– D’augmenter l’offre des contenus locaux ;
– De créer les conditions d’une vraie concurrence dans le secteur ;
– De baisser les prix des services internet.
Les Gouvernants devraient aussi :
– Reformer et moderniser l’éducation nationale en intégrant systématiquement la formation au numérique dans les programmes scolaires ;
– Déployer des stratégies de communication visant à susciter plus d’intérêt chez les jeunes filles pour les métiers du numérique.
–
J’encourage enfin les femmes et plus particulièrement les femmes de Côte d’Ivoire, à abandonner leurs peurs, leurs complexes vis-à-vis des TIC et à s’inscrire dans un processus permanent d’autoapprentissage, un processus de renforcement de leurs capacités personnelles, pour développer leurs compétences d’utilisatrices du numérique ; toutes choses qui contribueront à développer leurs capacités d’analyse des informations numériques pour en faire un meilleur usage.
Mesdames et messieurs
Chères sœurs
Obtenir une plus grande inclusion sociale et économique des femmes par le truchement des Innovations technologiques et digitales, cela est réalisable ! Mais, c’est ensemble que nous y arriverons !
A toutes et à tous, je souhaite une excellente journée de la femme.
Que Dieu bénisse les femmes du monde entier.
Que Dieu vous bénisse, femmes de Côte d’Ivoire.
Je vous remercie.
Docteur Simone EHIVET GBAGBO
