Adama Coulibaly : « la dette de la Côte d’Ivoire est autour de 19 800 milliards »

Invité le 11 février 2022 de l'émission « ça fait l'actualité » de la RTI1, le ministre Adama Coulibaly, s'est prononcé sur la dette de la Côte d'Ivoire. 

RTI 1 : La question de l'endettement reste une préoccupation en Côte d'Ivoire. Pourquoi doit-on s'endetter ?

 : La dette fait partie des mesures de politique économique. On s'endette parce qu'on a des ambitions d'investissements qui sont importants, on a des besoins à satisfaire. Et comme les ressources publiques ne sont  pas suffisantes, on emprunte pour pouvoir satisfaire le besoin, c'est pareil partout. Pourquoi on emprunte ? On emprunte pour faire des investissements, pour faire face à des besoins. On n'emprunte pas pour financer le fonctionnement, pour verser des salaires. Un emprunt qui est intelligent, c'est un emprunt qui  est investi dans les secteurs productifs de manière à accroître la richesse nationale et rendre le pays capable de rembourser cette dette tout en poursuivant son cheminement vers la croissance.

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RTI 1 : Quel est le niveau d'endettement de la Côte d'Ivoire en valeur absolue et en proportion par rapport au PIB?

Adama Coulibaly : La dette aujourd'hui est autour de 19 800 milliards. Au dernier trimestre 2021, le comptage va être fait de façon précise. On met en relation la dette avec la richesse nationale. Par exemple en 2011, l'encours de la dette était de 8 377 milliards et ça représentait  69,2% du PIB qui lui-même était de 12 112 milliards. En 2021, le PIB est de 38 439 milliards. Quand on se projette en 2022, la dette sera de 20 900 milliards par rapport à une richesse nationale de  42 000 milliards. Quand on fait le ratio, on va se retrouver en 2022 à 50% du PIB. Vous savez que la norme communautaire au niveau de l'UEMOA est de 70%. Nous sommes à 50%, c'est dire que  nous avons une marge assez importante. Mais cela ne veut pas dire que nous allons progresser pour aller à 70%. 

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Au niveau de toute l'Afrique subsaharienne, la moyenne du taux d'endettement c'est 62%. Le Sénégal et le Kenya ont des taux d'endettement de 68%,  le Ghana c'est 83%. Nous ne sommes pas du tout endettés, la dette a servi à créer des richesses. Oui, notre endettement est maîtrisé et notre stratégie d'endettement existe. Nous n'empruntons pas n'importe comment, à n'importe quelles conditions. Nous empruntons d'abord à travers des taux concessionnels. Une fois qu'on a épuisé cela nous allons vers des financements semi-concessionnels. Après, on peut s'orienter vers la dette commerciale. On emprunte selon la stratégie.  Aussi nous faisons des analyses de viabilité de la dette  de façon régulière.  Le risque d'endettement est soutenable, le risque d'endettement est modéré au niveau de la Côte d'Ivoire. Je voudrais rassurer nos concitoyens que la dette n'est pas un problème en Côte d'Ivoire. 

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RTI 1 : Tout récemment, il y a eu l'assemblée générale des institutions supérieures de contrôle ayant en usage le français en commun. Est-ce que la Côte d'Ivoire a été jugée bon élève par rapport à sa dette ?

Adama Coulibaly : La Côte d'Ivoire été jugée comme bon élève. D'ailleurs la question de la dette a fait l'objet d'une attention particulière. Les institutions supérieures de contrôle ont décidé de faire de l'endettement une question essentielle. Parce qu'à l'occasion de la Covid, la dette a été gonflée même dans les pays européens pour soutenir leurs économies.

Written by Mohammed Ouattara

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