Dans son article, Nonra Trapet Dunord s'inquiète de l'impact du concert du chanteur malien Salif Keita en Côte d'Ivoire.
Il craint que ce concert ne ravive les tensions entre les Ivoiriens et leurs voisins du Nord, et qu'il ne soit le début d'une nouvelle crise.
Trapet Dunord commence par rappeler que la frontière Nord de la Côte d'Ivoire est une mauvaise frontière, tracée de manière arbitraire par les puissances coloniales. Cette frontière, selon lui, a été rendue encore plus problématique par la complicité des dirigeants ivoiriens, qui ont instrumentalisé les tensions entre les communautés nordistes et les communautés du Sud.
Il prend ensuite l'exemple des frontières Est et Ouest de la Côte d'Ivoire, qui ne posent pas de problème majeur. Il explique que les populations de ces régions, bien que proches de leurs voisins, ont su faire la différence entre leur pays et les pays voisins.
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En revanche, selon Trapet Dunord, les populations du Nord de la Côte d'Ivoire ont une relation ambivalente avec leur pays. D'un côté, elles se sentent proches de leurs voisins, et elles sont souvent prêtes à appeler à leur aide en cas de conflit avec le pouvoir d'Abidjan. De l'autre côté, elles se considèrent comme Ivoiriennes, et elles sont prêtes à défendre leur pays contre ses voisins.
Cette ambivalence, selon Trapet Dunord, est à l'origine de nombreux problèmes en Côte d'Ivoire. Elle est notamment responsable des crises de 2002 et 2010-2011.
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Trapet Dunord estime que le concert de Salif Keita est un test pour la Côte d'Ivoire. Si ce concert se déroule sans incident, cela signifiera que les Ivoiriens ont réussi à surmonter les tensions entre les communautés nordistes et les communautés du Sud. En revanche, si le concert provoque des troubles, cela signifiera que la situation est encore fragile, et que la frontière Nord de la Côte d'Ivoire reste un facteur de tension.