Chris Yapi a dévoilé ce lundi 5 octobre 2020, le plan mis en place par le général de division Apalo Touré visant à le capturer.
Le mercredi 08 juillet 2020, au décès de l'ex-Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, le chef d'État-major des Armées, le Général Doumbia Lassina, a décidé de mettre toutes les Forces de Défense et Sécurité (FDS) en alerte maximum afin de prévenir d'éventuels troubles.
À cet effet, un message radio a été rédigé pour être diffusé et transmis à toutes les unités de sécurité et de défense. C'est ainsi que le Général Apalo Touré, commandant supérieur de la Gendarmerie a fait relayer le même message de mise en alerte des troupes comme ordonné par la hiérarchie supérieure.
Mais, à sa grande stupéfaction, ledit message d'alerte s'est retrouvé sur les réseaux sociaux, particulièrement sur les pages officielles des cyberactivistes Pro-Soro comme Chris Yapi, La Guêpe, Nathalie Dasilva, Souley DeParis et bien d'autres, qui sont très suivis par les internautes.
Cette situation a mis le Général Apalo Touré dans tous ses états au point de prendre des mesures idoines pour découvrir les auteurs de cette fuite.
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En toute discrétion, il a décidé, en complicité avec son chef de cabinet, le Colonel Fadiga Alassane, aussi responsable de l'armement de la Gendarmerie nationale, de mettre en place le rouleau compresseur afin de trouver les informateurs, voire les taupes qui sont en contact avec Chris Yapi, l'enquêteur chevronné le plus suivi de la toile actuellement.
Pour réussir son coup, il a instruit le Colonel Fadiga Alassane de convoquer à une réunion de travail, le dimanche 12 juillet 2020 au commandement supérieur de la gendarmerie, tous les opérateurs radios basés à Abidjan.
À leur arrivée dans la salle, ils ont été sommés de remettre tous leurs smartphones au chef de cabinet en présence du Général Apalo, accompagné de Ouattara Benjamin, Commandant de la Brigade de recherche de la Gendarmerie. Les pauvres sous-officiers se sont mués en otages de leurs chefs militaires pour des raisons qu'ils ignoraient.
Par la suite, c'est le Général Apalo qui a lui-même dirigé les interrogatoires. Menaçant, il a intimé l'ordre aux militaires séquestrés et apeurés, de lui donner tous les détails sur la fuite du message d'alerte sur les réseaux sociaux.
Mais, aucun gendarme n'a répondu à ses questions. Alors, il les a menacés de faire analyser leurs smartphones par les services spécialisés dans le traçage des téléphones mobiles. Malgré cela, les gendarmes sont restés muets.
Finalement, il a décidé de faire une approche plus douce en demandant juste au(x) gendarme(s) informateur(s) de Chris Yapi de se désigner afin que l'affaire se règle entre quatre murs, de façon militaire, c'est-à-dire avec à la clé une petite sanction disciplinaire et tout serait réglé. Manque de pot pour lui, personne n'a répondu à sa nouvelle approche stratégique.
Alors, le général furieux a mis sa menace à exécution en mettant à la disposition de la Brigade de recherche, les téléphones des opérateurs radios.
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Il a donné instructions à son chef cabinet, le Colonel Fadiga et au Commandant de la Brigade de recherche, Ouattara Benjamin de convoquer tous les opérateurs radios de la Gendarmerie nationale exerçant à l'intérieur du pays, particulièrement ceux des légions. Il leur a été demandé de se mettre à la disposition de la Brigade de recherche, munis de leurs téléphones respectifs pour enquêtes complémentaires afin de déceler le réseau de Chris Yapi et autres membres actifs.
Le 13 juillet 2020, 48 heures avant le début des obsèques de feu Amadou Gon Coulibaly, la Brigade de recherche a retrouvé la photo dudit message d'alerte dans le téléphone de deux gendarmes, des opérateurs radios en service à Abidjan. Il s'agit du Marechal des Logis Chef (MDL/C) Diomandé Siaka et du Marechal des Logis (MDL) Gadji Sakleu.
Le Commandant Ouattara Benjamin a aussitôt rendu compte de cette découverte au Général Apalo qui les a immédiatement fait incarcérer au poste de police de la caserne d'Agban, sans leur avoir établi de billets d'écrou.
Quant aux autres gendarmes de l'intérieur du pays convoqués eux aussi, ils s'en sont sortis sans grand danger, car certains ont évidemment pris le soin d'effacer de leurs appareils, tous les documents compromettants.
En ce qui concerne les deux gendarmes en prison, le Général Apalo, était persuadé que l'informateur de Chris Yapi était certainement l'un d'entre eux.
Il a donc décidé d'approfondir son enquête en demandant un renfort technique pour mieux tracer leurs téléphones portables, raison pour laquelle il a dessaisi la Brigade de recherche au profit de la Direction de la Surveillance du Territoire (DST) et de l'Autorité de Régulation des Télécommunications/TIC (ARTCI).
Ces deux structures sont effectivement mieux équipées pour pousser les recherches techniques en matière de traçabilité des données numériques. Aussitôt dit, aussitôt fait.
Le MDL/chef Diomandé Siaka et le MDL Gadji Sakleu ont été remis à la DST, où ils ont été victimes de toutes sortes de pressions, d'interrogatoires musclés et menacés de radiation s'ils ne passaient pas aux aveux sur leurs relations avec le fameux Chris Yapi. Toutes leurs tentatives ont échoué. La DST et l'ARTCI n'ont pas réussi à tracer et géolocaliser les destinataires du message d'alerte.
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Grosse colère et déception pour le Général Apalo qui croyait avoir enfin mis le grappin sur Chris yapi et sa bande d'informateurs infiltrés dans tous les arcanes du pouvoir d'Abidjan.
Ce dernier tente vaille que vaille de capturer Chris Yapi, mort ou vif, comme il aime à le répéter à son Premier ministre, Ministre de la Défense Hamed Bakayoko. Pour le Général Apalo, réussir à mettre la main sur Chris Yapi aurait été une belle occasion d'être félicité par le Président Ouattara.
Cela lui offrirait assurément une quatrième étoile sur ses épaules et donnerait le grade de général de corps d'Armée. Mais, c'est peine perdue ! Chris Yapi reste insaisissable.
Dans un abus d'autorité, malgré le manque de preuves accablantes et indices concordants pouvant les culpabiliser, le Général Apalo Touré, a quand même décidé de maintenir emprisonner, les deux infortunés gendarmes.
Même son bras droit, le Colonel Koné Sounan, commandant de la première légion mobile à la caserne d'Agban, n'a pas eu le courage de le convaincre afin de libérer les deux gendarmes à défaut de preuves incriminantes.
C'est ainsi que Diomandé Siaka et Gadji Sakleu ont passé plus 65 jours à la prison d'Agban dans des conditions difficiles et dégradantes. Ils ont fini par être relâchés au début mois de septembre 2020 par leur geôlier, le Général Apalo, qui a sûrement compris que la chasse à Chris Yapi relevait de l'impossible et qu'elle lui avait échappé depuis belle lurette.
Alors, pourquoi la photo du message d'alerte s'est retrouvée dans le portable de ces deux opérateurs radios ? La réponse est toute simple.
Le Général Apalo Touré n'a jamais fait des services de transmissions, une de ses priorités. Alors, les opérateurs radios ou (transmetteurs) sont les parents pauvres de la Gendarmerie nationale et de l'Armée en général.
Livrés à eux-mêmes, ils exercent leur spécialité par vocation, sans aucune prime de travail, malgré les risques liés à leur activité professionnelle.
Ces opérateurs, n'ayant pas de matériel de travail comme les B.L.U et autres accessoires de transmission, n'ont d'autres choix que de travailler avec leurs téléphones portables achetés par leurs propres moyens avec des puces dites « flotte », pour envoyer les messages radios.
Eux tous procèdent de cette manière pour acheminer les messages et documents grâce à une plate-forme qu'ils ont créé entre eux. Le Général Apalo Touré le sait très bien.
Son attitude face à ses collègues et subalternes gendarmes n'est nul autre que sa volonté de plaire à Alassane Ouattara. Pour le candidat illégitime et anticonstitutionnel du RHDP, le Général Apalo a vendu son âme pour une centaine de millions de FCFA, comme les autres généraux de l'armée.
Il sait que son avenir dépend du maintien au pouvoir du Président Ouattara, alors il fera tout pour que cela se fasse, au mépris des pauvres gendarmes et en versant le sang des Ivoiriens qui manifestent les mains nues.
CHRIS YAPI NE MENT PAS.