Législatives 2021 en Côte d’Ivoire : Vincent Toh Bi craint de nouvelles violences

Les élections législatives 2021 en Côte d’Ivoire pourraient engendrées de nouvelles violences dans le pays, selon Vincent Toh Bi.

L’ex-préfet d’Abidjan Vincent Toh Bi, désormais à la tête d’une « plateforme citoyenne » baptisée « Aube Nouvelle » et qui a sillonné les zones où se sont produites les violences autour de la présidentielle d’octobre, met en garde contre de nouvelles violences lors des législatives du premier trimestre 2021.

« Il faudra s’attendre à ce que les prochaines élections législatives soient encore l’occasion de violences. Les débats qui ont prévalu pendant la présidentielle referont surface », souligne-t-il dans un rapport présenté le jeudi 17 décembre 2020 après s’être rendu dans les « points chauds » du pays pendant la crise électorale.

L’opposition, qui avait boycotté le scrutin, avait aussi appelé à la désobéissance civile. Des manifestations ont régulièrement dégénéré en violences inter-communautaires entre d’un côté l’ethnie dioula du Nord favorable au président Alassane Ouattara et de l’autre des ethnies locales considérées comme pro-opposition.

Le préfet a énuméré les thèmes pouvant ressurgir: « interprétation de la Constitution, (im)partialité du Conseil Constitutionnel et de la Commission électorale, légitimité de certaines institutions, révision de lois, liberté d’expression, libération de détenus, liberté de manifestation ».

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Elu en 2010, réélu en 2015, M. Ouattara a été élu le 31 octobre pour un troisième mandat controversé dès le premier tour avec 94,27% des voix, au terme d’un scrutin boycotté par l’opposition qui estime ce troisième mandat inconstitutionnel, 10 ans après la crise post-éléectorale de 2010-2011 qui a fait 3.000 morts.

Les violences ont cessé après une rencontre le 11 novembre entre le président Ouattara et le chef de l’opposition, l’ancien président Henri Konan Bédié, mais l’opposition continue à contester le résultat du scrutin.

Des négociations sont en cours entre le pouvoir et l’opposition, dont certains membres comme son porte-parole Pascal Affi N’Guessan sont incarcérés pour avoir voulu créer un « conseil national de transition ».

La présidence a annoncé mardi la création d’un ministère de la réconciliation nationale.

« Les conflits intercommunautaires provoquent toujours d’autres conflits intercommunautaires d’ampleurs plus ou moins grandes. Avec les violences, les frustrations, les appels à la vengeance, le développement de l’hostilité intercommunautaire dans certaines zones, il est fort à craindre que d’autres faits politiques ou sociaux soient des arguments pour des nouvelles éruptions de conflits », souligne M. Toh Bi.

Le rapport se dit « incapable » de chiffrer le bilan humain (85 morts, 500 blessés, selon le bilan officiel) mais il a dressé un bilan matériel. Au moins « 296 maisons incendiées, 84 commerces pillés: c’est le « bilan » dans les 23 communes visitées.

L’ancien préfet estime qu’il faut « repenser +le contrat communautaire+ » arguant que « les codes et habitudes du voisinage actif ont été rompus ».

Written by Hind Talha

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