Dans un communiqué publié ce 22 septembre 2020, le collectif des avocats de Soro, apporte une réponse au communiqué gouvernement Ouattara.
Dans un communiqué du 20 septembre 2020, le Ministre des affaires étrangères a indiqué, au
nom et pour le compte du gouvernement ivoirien, qu'il ne déterrerait pas aux demandes du Haut
Représentant de l'Union Européenne, et notamment celle de respecter les décisions de justice de
la CADHP et de garantir un processus électoral inclusif et démocratique.
Le Collectif des avocats de M. Guillaume Kigbafori SORO ne peut que déplorer cette déclaration, contraire aux intérêts des Ivoiriens, et laissant craindre la poursuite des violations de l'Etat de droit et des décisions de justice internationale, commises par le Président sortant
Le Collectif des avocats prend au mot le gouvernement et note que s'il est vraiment «respectueux
de l'ensemble des droits et libertés consacrés par la Constitution et par les instruments juridiques internationaux auxquels il a souscrit décisions rendues la Cour Africaine des Droits de », il devrait commencer par exécuter les trois par l'homme et des Peuples, dont deux les 22 avril et 15 septembre 2020, concernant M. Guillaume Kigbafori Soro et ses proches qui doivent être immédiatement libérés et le troisième, le 15 juillet 2020, sur la CEl qui doit être rééquilibrée en tenant compte de l'opposition et des organisations de la société civile.
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Le Collectif des avocats rappelle que le retrait de la déclaration de compétence du gouvernement
de la CADHP n'y change rien, dans la mesure où, nonobstant celui-ci, il reste lié par les décisions
de la Cour qui s'imposent à lui.
En effet, il est de jurisprudence constante que le mécanisme de retrait n'a aucune incidence sur
les affaires en instance devant la CADHP, de sorte que le retrait de la Côte d'Ivoire ne prend
effet que le 30 avril 2021. Ainsi donc, jusqu'à cette date, toutes les décisions qui sont rendues par
la CADHP s'imposent à l'Etat de Cote d'Ivoire qui doit en assurer l'exécution.
Selon ce même communiqué, le gouvernement aurait pour volonté de garantir des « élections
paisibles, Libres et transparentes ». Il conviendra dans ce contexte de cesser et taire cesser
immédiatement les actes de répression, d'arrestation et d'incarcération arbitraire, commis au
préjudice de manifestants et des membres de l'opposition, et de réviser la liste des candidats à
l'élection présidentielle afin d'y inclure, notamment, notre mandant et tous ceux qui y ont été
injustement écartés.
Sauf à agir ainsi, le gouvernement et le Président sortant seront les seuls responsables du recul de
l'Etat de droit en Côte d'Ivoire avec toutes les conséquences qui vont en résulter, notamment les
morts, les incarcérations arbitraires, et tôt ou tard, devront rendre compte de leurs actons aux
termes desquelles la démocratie aura été anéantie sur l'Autel des ambitions personnelles de M. Alassane Ouattara.
