A quelques jours jours de la présidentielle 2020 en Côte d'Ivoire, Alassane Ouattara remporte une victoire diplomatique selon Ferro Bally.
VICTOIRE DIPLOMATIQUE. Alassane Ouattara est désormais en roue libre. Il vient de conclure une grande victoire politique et diplomatique. La CEDEAO, comme en Guinée, a déclaré que le troisième mandat de Ouattara est derrière les Ivoiriens qu'elle invite à aller aux urnes le samedi 31 octobre 2020.
En même temps, l'organisation régionale s'est désolidarisée du mot d'ordre de désobéissance civile et de boycott total de l'opposition et a demandé à Bédié et Affi de revenir sur leur position pour solliciter le suffrage des électeurs.
De la CEDEAO à l'ONU en passant par l'Union européenne et l'Union africaine, toutes les organisations ont abdiqué sur leurs principales recommandations dont « une présidentielle inclusive ».
Ainsi, alors que Ouattara déclare « nuls et de nul effet » les arrêts de la Cour africaine des droits de l'homme et des peuples (CADHP), l'UE reste de marbre.
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Pourtant, le 18 septembre 2020, son haut représentant en Côte d'Ivoire publiait une déclaration ferme: « L'UE note les différentes procédures ouvertes auprès de la CADHP relativement au processus électoral et rappelle son attachement au respect de la justice internationale ». L'Union africaine, quant à elle, s'est installée dans la position du singe de la gravure pour désavouer sa propre justice que, par son silence, elle disqualifie.
C'est sur cette lancée que s'est inscrite la mission conjointe CEDEAO, UA et ONU alors qu'elle a prêché dans le désert. Le 26 septembre, elle encourageait « la CEI à poursuivre les rencontres avec les différents candidats pour trouver des solutions aux problèmes en suspens ». Niet de Ouattara et le ciel ne lui est pas tombé sur la tête.
Naturellement, les partisans du chef de l'État sont aux anges. Parmi eux, la ministre Anne Ouloto. Après Kong qui a hissé le drapeau burkinabé en décembre 2000 pour manifester sa colère contre l'invalidation de la candidature de Ouattara aux législatives, Mme Ouloto a profané, à Guiglo, l'emblème national qu'elle a remplacé gaiement et impunément par un drapeau à l'effigie de Ouattara (photo). Et puis y a rien dans cette république banale et bananière.
F. M. Bally