Manifestations du 13 août 2020 contre Ouattara : bilan 4 morts

Manifestations du 13 août 2020 contre Ouattara: au moins 4 morts lors de la marche de l'opposition ivoirienne contre à la candidature d'ADO.

L'opposition et des membres de la société civile avaient appelé à manifester jeudi alors que les autorités avaient interdit tout rassemblement pour non-respect « des procédures appropriées ».

A (Sud-Est), fief de l'ex-première , un jeune de 18 ans a été tué lors de heurts avec les forces de l'ordre, a annoncé à l' Jean-Paul Améthier, le maire de la ville.

« Le commissariat de Bonoua a été saccagé par les manifestants en colère », a témoigné Hervé Niamkey, un habitant. La situation était tendue jeudi soir dans cette ville traversée par la voie internationale qui relie au .

Des violences ont fait trois morts mercredi lors de violences à , fief de l'ancien président Henri Konan Bédié également candidat à la , entre ses partisans et des jeunes favorables au président Ouattara.

« Le calme revient timidement, mais nous déplorons trois morts » a indiqué une source sécuritaire, sous couvert de l'anonymat. Des témoins ont aussi fait état de trois morts.

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« Nous avons entamé des pourparlers avec la population pour ramener le calme » a annoncé le maire de la ville, Aubin Djè Koffi.

– « , dégage ! » –

D'autres heurts ont eu lieu jeudi entre manifestants et force de l'ordre, notamment dans la capitale économique Abidjan. Ces manifestation ont rassemblé plusieurs centaines de personnes.

« Nous manifestons pour le départ du président Ouattara, parce que sa viole la Constitution. Nous ne voulons pas accepter un troisième mandat », a expliqué Hervé Séka, dans le quartier d'.

Dans le quartier populaire de , des affrontements entre policiers et manifestants ont paralysé la circulation.

A Port-Bouet, quartier donnant sur la mer et abritant le port et l'aéroport d'Abidjan, des dizaines de manifestants ont bloqué la voie principale, certains brandissant des pancartes « ADO dégage! » en référence aux initiales du président Alassane Dramane Ouattara.

Dans le quartier chic de , où résident beaucoup de hauts fonctionnaires et où se trouvent la plupart des ambassades, les forces anti-émeute avaient été déployées en grand nombre. Les policiers y ont interpellé un groupe de femmes chantant l' (l'hymne national).

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La situation restait volatile dans le reste du . Des incidents ont notamment eu lieu à , deuxième port du pays (sud-Ouest).

Dans la région d'Adzopé (proche d'Abidjan), des femmes vêtues de blanc en signe traditionnel de colère ont envahi la voie principale.

– « On a tous peur » –

Des arbres ont été abattus pour paralyser l'axe routier -Agnibilekro, dans l'Est.

Jeudi à Ferkessé (nord), fief de , ancien allié de Ouattara passé dans l'opposition et aujourd'hui en exil en , le marché hebdomadaire s'est vidé après des rumeurs sur une marche de protestation.

« Aujourd'hui on a tous peur » , a témoigné Mourlaye Koné, employé d'une société sucrière.

« Ce n'est pas fini. Tant que Guillaume Soro n'est pas rentré au pays nous allons continuer », a promis un partisan de l'ancien chef de la rébellion, visé par plusieurs procédures judiciaires mais qui ambitionne toujours d'être candidat à la présidentielle.

Le président , 78 ans, avait été élu en 2010 face au chef d'Etat sortant, . Ce dernier avait refusé de reconnaître sa défaite, plongeant le pays dans la crise jusqu'à son arrestation par les forces de son rival, appuyées par les forces française et de l'.

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Alassane Ouattara avait été réélu en 2015, puis avait annoncé en mars passer le relais à son Premier Coulibaly pour le scrutin d'octobre. Mais celui-ci est décédé le 8 juillet d'un infarctus. Après ce décès, Alassane Ouattara a annoncé le 6 aout qu'il briguerait finalement un troisième mandat.

La Constitution limite à deux les mandats présidentiels, mais opposition et pouvoir sont en désaccord sur l'interprétation de la réforme adoptée en 2016: les partisans de Ouattara affirment qu'elle a remis le compteur des mandats à zéro, ses adversaires jugent anticonstitutionnelle une troisième candidature.

L'ex-président Henri Konan Bédié a dénoncé comme « illégale » la candidature de M. Ouattara, son ancien allié. Agé de 86 ans, il est lui-même le candidat désigné du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI), la principale formation d'opposition).

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La situation se tend de plus en plus à l'approche du scrutin du 31 octobre, dix ans après la crise née de la , qui avait fait 3.000 morts et vu Alassane Ouattara accéder au pouvoir.

Written by Christian Binaté

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