Dans son interview dans Jeune Afrique, Macron a révélé que Ouattara était parfaitement conscient des tensions actuelles en Côte d'Ivoire.
En quoi la récente réélection d'Alassane Ouattara à un troisième mandat, lui aussi grâce à un changement de la Constitution, serait différente ?
Le président Ouattara s'est clairement exprimé en mars pour dire qu'il ne ferait pas de troisième mandat. Je l'ai tout de suite salué. Un candidat avait été désigné pour lui succéder : le Premier ministre, Amadou Gon Coulibaly. Mais à quelques semaines de l'échéance, il s'est retrouvé dans une situation exceptionnelle avec le décès de ce dernier. Je peux vous dire, de manière sincère, qu'il ne voulait pas se représenter pour un troisième mandat.
Avez-vous essayé de l'en dissuader ?
Nous avons eu une discussion très franche en septembre, quand il est venu ici. Tout le monde a bien noté ce long déjeuner en tête-à-tête que nous avons eu. Je lui ai dit ce que je pensais et j'ai entendu ses arguments et son inquiétude pour la stabilité du pays. Il a considéré qu'il était de son devoir d'y aller et qu'il ne pouvait reporter l'élection.
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Nous avons continué à avoir des discussions durant la campagne, puis au soir même du premier tour et plus récemment, le 14 novembre. Il est maintenant de sa responsabilité d'œuvrer pour la réconciliation, de faire les gestes, d'ici aux élections législatives, pour pacifier son pays. Il est parfaitement conscient des tensions actuelles qui ont causé la mort de plus de 80 personnes.
Il lui faut également réussir à se réconcilier avec les grandes figures de la politique ivoirienne. Les initiatives prises à l'égard d'Henri Konan Bédié sont, à cet égard, importantes, de même que les gestes à l'intention de Laurent Gbagbo. Mais il faudra quoiqu'il arrive favoriser un renouvellement générationnel.