Franklin Nyamsi révèle le plan de capture de l’Etat de Côte d’Ivoire par Ouattara avant octobre 2020

Selon Franklin Nyamsi, conseiller de Guillaume Soro, c'est par calcul pour la présidentielle 2020, que Ouattara retient les opposants ivoiriens en prison.


Mais, je me dois à présent de dire qu'aussi sérieuses que soient ces raisons psychologiques et historiques profondes, elles ne suffisent pas à expliquer la détermination, que dis-je l'obstination de Ouattara à garder des centaines de prisonniers politiques dans les geôles de l'Etat de Côte d'Ivoire. L'autocrate cynique de la lagune ébrié n'a pas pris le risque de perdre à jamais sa réputation de technocrate bien policé venu du FMI et de la , pour une simple histoire de sentiments. Non, Alassane Dramane Ouattara aurait bien aimé avoir un bon nom dans la postérité. Mais, plus forte que la recherche d'une bonne renommée, est chez la passion de la conservation ad vitam aeternam du pouvoir d'Etat pour lui et son clan en Côte d'Ivoire. IL faut s'émanciper des limites et insuffisances des facteurs émotionnels pour comprendre la rationalité politique sous-jacente à l'obstination de Ouattara, ce que j'appelle son plan A : sa détermination tactique et stratégique à capturer avec son clan pour de nombreuses décennies, l'Etat de Côte d'Ivoire.


A partir de la révision de la constitution de 2016, Alassane Dramane Ouattara a commencé sous nos yeux à dérouler un véritable plan de capture de l'Etat. IL a commencé par trahir ouvertement et concomitamment ses deux principaux alliés politiques, Henri Konan Bédié et Guillaume Kigbafori Soro, confisquant désormais l'essentiel des manettes financières et stratégiques de l'Etat. C'est ce quadruple plan de maîtrise du pouvoir par le clan Ouattara qui explique la détention actuelle des prisonniers politiques.

Ensuite, le satrape d'Assinie a déployé une capture de l'Etat en trois axes. D'abord, il s'est agi de modifier le cadre constitutionnel et institutionnel ivoirien, de telle sorte que Ouattara ait le contrôle total du cadre de la concurrence politique dans le pays. Alors qu'on voyait dans la fin de l'article 35 le cycle discriminatoire dans les lois du pays, Ouattara s'est octroyé le droit de nommer un Vice-président de la République, de se fabriquer un sénat à sa botte et de semer le doute sur l'interprétation de la clause de limitation de mandats présidentiels. La dernière violation de la constitution de 2016 en mars 2020, n'est que la suite logique de cette planification de la capture du pays. Puisque Ouattara a constitutionnalisé le principe de désignation du prochain vice-président, et prolongé au mépris de tout consensus le mandat d'un parlement soumis à sa botte.

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Ensuite, Ouattara a mis la main sur l'organisme et la loi électoraux : il contrôle sans le moindre consensus politique, plus de 75% de la Commission Centrale de la CEI, et 529 des 549 postes de présidents des Commissions régionales, départementales, sous-préfectorales et communales de la CEI. IL a modifié par ordonnance et selon ses propres intérêts, la loi électorale en mars 2020, alors que le pays était sous l'attaque massive de la pandémie du Covid et que les manifestations publiques de l'opposition en sont empêchées. Dans le même esprit, Ouattara s'est mis à tripatouiller le fichier national de l'identification et la liste électorale, afin d'y assurer la dominance d'électeurs à sa solde, comme l'ont confirmé les déclarations publiques des ministres Adjoumani et Bictogo. L'un a assuré que le enrôle des étrangers dans les listes électorales pour gagner en 2020 ; l'autre a prétendu que le RHDP détenait déjà 3 millions 750 mille militants, soient 62,5% du corps électoral ivoirien !

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Enfin, Ouattara a ouvertement modifié le schéma de commandement des Forces de Défense et de Sécurité, en imposant à l'armée régulière la présence des Escadrons de la mort directement coordonnés par son frère Tene Birahima Ouattara, le préfet Traoré Vassiriki, le ministre de la sécurité Vagondo Diomandé et le ministre d'Etat de la défense . Une chape de terreur s'est emparée des esprits, de la police aux armées nationales, et elle s'est répandue dans toute la Côte d'Ivoire, notamment quand on a vu opérer les barbouzes encagoulés de Ouattara contre GPS à ciel ouvert depuis le lundi noir du 23 décembre 2019.


Cette quadruple capture financière, constitutionnelle, électoraliste, et militariste de l'Etat de Côte d'Ivoire a pour but : truquer l'élection présidentielle de 2020 et nommer Gon Président de la république au soir du 31 octobre 2020 ; nommer Ibrahim Ouattara ou Alassane Ouattara lui-même, ou tout autre sous-fifre de Ouattara Vice-Président de la République dans la foulée, avec l'approbation naturelle d'un parlement soumis et émasculé ; assurer la perpétuité de Ouattara et son clan au sommet de l'Etat après son départ officiel de la présidence de la République le 31 octobre 2020.

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Libérer les prisonniers politiques, mettre fin à toutes les poursuites imaginées pour paralyser la concurrence politique en Côte d'Ivoire, c'est donc pour Ouattara, reconnaître que l'opposition politique embastillée , a bel et bien raison. C'est reconnaître à , Henri Konan Bédié, Guillaume Kigbafori Soro, le droit de participer de plein droit à la compétition politique à venir en Côte d'Ivoire.

Or Ouattara sait, par tous les sondages qu'il a commandés, qu'aucun candidat du RHDP ne pourrait faire le poids devant l'opposition ivoirienne unie. Ouattara a choisi, au mépris de toute démocratie interne, Amadou Gon comme candidat du RHDP parce qu'il sait que Gon qui ne peut pas gagner la présidentielle à la régulière, lui devra justement la totalité de son pouvoir, et par conséquent gouvernera sous sa direction. Ouattara sait clairement , que jouer le jeu de la démocratie, c'est accepter de quitter, avec tout son clan au soir du 31 octobre 2020, le sommet de l'Etat de Côte d'Ivoire. Ce n'est donc pas par émotion, mais par calcul que Ouattara retient tous ces en prison.

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Le Peuple de Côte d'Ivoire doit par conséquent savoir que seule une mobilisation large de l'alliance des forces démocratiques de l'opposition ivoirienne, autour des trois leaders que sont les Présidents Gbagbo, Bédié et Soro, obligera et contraindra Alassane Dramane Ouattara à renoncer à son seul et unique plan , son plan obsessionnel et étroit de capture de l'Etat de Côte d'Ivoire pour plusieurs décennies. La lutte citoyenne ne libère que ceux que la raison éclaire, bien au-delà des émotions primaires, dans une alliance réussie des énergies de l'intelligence et de l'amour infinis.

Written by Franklin Nyamsi

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