Qui de Gbagbo, de Bédié, de Soro pourra affronter Gon à la présidentielle 2020 en Côte d'Ivoire. Saïd Penda fait une analyse des candidats de l'opposition.
Côte d'Ivoire-Opposition-présidentielle 2020 : Trois candidats pour trois agendas cachés.
A moins d'une année de la présidentielle d'Octobre 2020, trois candidats déclarés ou virtuels apparaissent comme des outsiders qui, s'ils ne vont pas dicter indirectement sa stratégie au parti au pouvoir, ne laisseront pas indifférents le RHDP.
Du fait de leur formation (Fpi-gbagbo), ou des responsabilités qu'ils ont assumé en Côte d'Ivoire (Bédié et Soro), ces trois candidats virtuels feront parler d'eux.
Fpi-Gbagbo
Le parti de Gbagbo baigne dans une idéologie de repli identitaire jamais avouée mais que trahi des déclarations clairement xénophobes présentant le pays comme étant envahi par des immigrés ouest-africains qui veulent faire de la Côte d'Ivoire « le réceptacle de la misère de l'Afrique de l'Ouest ».
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Souverainiste, le front national ivoirien (Lol !) est aujourd'hui encore dans un discours populiste fondé sur une Côte d'Ivoire riche à protéger de la prédation des puissances néocolonialistes et le monde de la haute finance. Une simple posture, pour un parti qui, au pouvoir entre 2000 et 2010, a gracieusement offert le port d'Abidjan à Bolloré et accordé 90% des grands marchés publics aux entreprises françaises, dont le très stratégique marché du fichier électoral attribué à SAGEM.
Le parti de Gbagbo compte capitaliser sur une certaine aura dont jouie toujours le criminel de guerre auprès de ses fans et espère aussi s'attirer la sympathie de quelques frustrés de la gouvernance Ouattara.
Malgré une forte croissance et des investissements colossaux dans les infrastructures, auxquels on peut ajouter des interventions pour booster le pouvoir d'achats (hausse exponentielle du SMIG multiplié par deux, et plusieurs augmentations des salaires des fonctionnaires avec répercutions sur le secteur privé, maîtrise de l'inflation, etc.), il faut bien avouer qu'après dix années de règne, le régime Ouattara a aussi ses déçus qui n'ont que moyennement ressenti les effets de l'embellie économique.
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Limite de la stratégie Fpi-Gbagbo
La démographie actuelle de la Côte d'Ivoire a beaucoup évolué et, en persistant dans le discours de « la Côte d'Ivoire aux Ivoiriens de souche », le fpi s'aliène une population d'originaire immigrée qui, selon certains démographes, représentent aujourd'hui près de 30% de la population.
Sans compter que l'expression « Ivoiriens de souche multiséculaire» -dans l'entendement des identitaristes du fpi- n'inclue pas la population du septentrion ivoirien, pourtant plus ancienne sur le territoire de l'actuel Côte d'Ivoire que la plupart des communautés du centre et du sud du pays.
Mis ensemble, ces exclus de la formation de Gbagbo représentent environ 60% de l'électorat, gracieusement offerts au parti présidentiel par l'opposition dont l'obsolescence du discours est patent.
Le vrai challenge de cette formation réside dans le choix d'un candidat consensuel capable de rallier tous les courants qui le traverse, en l'absence de Gbagbo, toujours dans les mailles de la justice internationale. Quel que soit le candidat que désignera le fpi, il ne sera soutenu que par une partie de ses militants.
Ce qui est vrai, est vrai !
Nota : Jeudi, s'il plaît à Dieu, je publierais la suite de cette analyse des candidats de l'opposition qui pourraient affronter Amadou Gon Coulibaly. Prochainement : Bédié, Soro ( ?) et les autres.
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