Le procès du trafic de 3 tonnes de cocaïne à San-Pedro continue de révéler des ramifications insoupçonnées.
Le commissaire Dosso, chef de la police criminelle de la ville, s'est retrouvé au cœur de l'affaire, son numéro de téléphone ayant été retrouvé dans le portable du chef du cartel, Miguel Devesa.
Le commissaire Dosso nie toute implication dans le trafic de drogue. Il affirme avoir rencontré Devesa par l'intermédiaire d'un opérateur économique local et lui avoir présenté un ami susceptible de l'aider dans ses projets d'investissement. « Je suis à la retraite depuis 30 ans après une carrière honorable chez Jean-Abil Gal. Je suis conseiller économique au conseil régional et le projet d'énergie solaire de Devesa était intéressant pour la région », a-t-il déclaré lors de l'audience du 28 mars.
Amitiés empoisonnées
Cependant, les preuves semblent accablantes. Devesa a affirmé devant le tribunal que la société d'équipement sportif créée à San-Pedro en 2018, transformée en 2020 en société de production d'oxygène, n'était qu'une « société écran » pour écouler la drogue. Le commissaire Dosso, l'opérateur économique qui l'a présenté à Devesa et un partenaire en affaires de l'ex-flic espagnol se retrouvent ainsi dans une situation délicate.
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Un autre opérateur économique, désigné comme « Amigo Mali » dans le téléphone de Devesa, nie également toute implication. « Je ne l'ai pas connu au Mali. Il construit son récit et ses accusations à partir de bribes de phrases pour leur donner un sens », a-t-il déclaré.
Les avocats de la défense comptent bien exploiter les failles du dossier lors de leurs plaidoiries prévues le 11 avril 2024. Ils mettront l'accent sur la manipulation et le règlement de comptes, et exigeront des preuves matérielles concrètes pour étayer les accusations portées par Devesa.
L'affaire du trafic de cocaïne à San-Pedro est loin d'être terminée. Le verdict du procès, attendu dans deux semaines, permettra de démêler les fils de cette toile complexe et de déterminer les responsabilités de chacun.
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