« Naïveté ou mauvaise foi ? » Steve Beko décrypte la rencontre de Gbagbo, Ouattara et Bédié le jeudi 14 juillet 2022.
Qui peut objectivement croire que des personnalités de premier plan comme Gbagbo, Ouattara et Bédié vont se retrouver pour faire sortir leur CNI afin de voir qui est le plus âgé ?
D’abord il faut préciser que cette rencontre fait suite aux conclusions du dernier dialogue politique. En effet, certaines questions n’avaient pas pu trouver de solution sur place. Il a donc été convenu que les trois personnalités se retrouvent pour en discuter.
En prévision de cette rencontre, ne serait-ce qu’en ce qui concerne le PPA-CI, un groupe de travail a été mis en place pour plancher sur les questions que le président Gbagbo devaient porter. Ces problématiques sont relatives à la libération des personnes encore détenues, au retour en Côte d’Ivoire de ceux qui sont à l’étranger, à la réintégration dans leur droit des fonctionnaires revenus d’exil, aux questions liées à la transparence des scrutins électoraux à venir.
Par ailleurs, avant cette rencontre, des délégations du PDCI RDA et du PPA-CI ont eu des séances de travail pour harmoniser les sujets à soumettre.
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Et donc, l’absence de communiqué final portant sur ces questions ne signifie pas l’absence de discussions de fond. C’est sûrement un choix politique. Les leaders de l’opposition ont soulevé les problèmes, on attend tous maintenant la réponse que va y apporter le chef de l’Etat.
En ce qui concerne le militant du PPA-CI que je suis, je me réjouis toutes les fois que je vois mon leader dans cette posture pour deux raisons principales.
La première est que j’ai de la mémoire et que je sais d’où nous venons. Je n’oublie pas qu’en avril 2011, c’est dans les décombres de la résidence présidentielle qu’il a été pris. Qu’il a été détenu pendant des mois à Korhogo dans des conditions drastiques et qu’il a subi un lourd procès à la CPI qu’il a remporté dignement. Pendant dix ans, nous avons clamé qu’il ne saurait y avoir de réconciliation en Côte d’Ivoire avec un des acteurs majeurs détenus à l’étranger. On nous a pris pour des fous. Notre folie a libéré notre leader. Notre folie l’a ramené en Côte d’Ivoire. Notre folie l’a réinstallé dans le jeu politique et Ouattara qui affirmait il y a quelques années : « je vais recevoir les opposants pour leur dire quoi » est maintenant heureux de parler avec Gbagbo au palais présidentiel. Nous continuons notre cheminement avec notre folie. Ce sont des faits indiscutables.
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La deuxième est que la posture du président Gbagbo confirme ce que nous avons toujours dit de lui. Un homme sans rancune ni haine. Un humaniste au service de grandes causes. Il l’a déjà dit: il donne ses dernières forces pour nous. Il se fait une obligation d’obtenir la libération des militaires encore en prison. Il est tellement focalisé sur ce problème qu’il n’évoque même pas son statu d’ancien chef de l’état dont les effets ne sont pas totalement déroulés par le pouvoir en place.
Quand les enjeux sont aussi importants que la liberté des gens détenus depuis dix ans, il y a des détails qui ne méritent aucun intérêt.
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Cette année, nous voulons voir Dogbo Blé, Abehi Jean Noël, Seka Seka, Vagba Faussignaux en liberté.
Pour ouvrir de nouveaux horizons à notre pays, il faut solder les comptes des crises passées. C’est à cela que travaille le président Gbagbo. Loin du folklore et du vuvuzela.
