Sous tension, le Sénégal voit son président, Macky Sall, renoncer à briguer un troisième mandat en 2024. Un tournant politique majeur.
Un soir de juillet 2023, au coeur de Dakar, le silence s'abattit sur la ville alors que les écrans s'allumaient dans chaque maison. Les Sénégalais attendaient avec impatience l'adresse du président Macky Sall. Les rumeurs couraient, la tension était palpable.
Le suspense a pris fin quand la voix solennelle du président a annoncé : « Mes chers compatriotes, ma décision longuement et murement réfléchie est de ne pas être candidat à la prochaine élection du 25 février 2024 ». Ainsi, le chef d'État mettait fin à des mois de spéculation sur son avenir politique.
Contexte Politique Tendu
Cette annonce intervient dans un contexte de tensions politiques sans précédent au Sénégal. Ces derniers mois, le pays a connu ses troubles les plus meurtriers depuis des années, faisant au moins 16 morts. Le flou entourant la possible candidature de Macky Sall pour un troisième mandat avait attisé ces tensions. Face à cette situation, ses détracteurs le soupçonnaient de vouloir s'accrocher au pouvoir, malgré les dispositions constitutionnelles limitant à deux le nombre de mandats présidentiels.
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Nouvelle Étape pour le Sénégal
« Le Sénégal dépasse ma personne et il est rempli de leaders capables de pousser le pays vers l'émergence », a déclaré le président Sall lors de son allocution, laissant entrevoir une nouvelle phase de développement pour le pays. Elu en 2012 et réélu en 2019, Macky Sall avait fait réviser la Constitution en 2016.
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Cette dernière stipule que « nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs ». En annonçant qu'il ne briguerait pas un troisième mandat, Macky Sall semble ainsi respecter l'esprit de cette réforme, ouvrant la voie à une nouvelle génération de dirigeants politiques au Sénégal.