Un juge sénégalais a ordonné ce 14 décembre 2023 à Dakar la réintégration sur les listes électorales d'Ousmane Sonko, relançant sa candidature à la présidentielle de février 2024.
L'ordonnance est un nouveau rebondissement dans la crise politique nourrie depuis plus de deux ans par les tensions entre M. Sonko et l'État, marquée par plusieurs épisodes de contestation et de violence meurtrière.
Le juge a confirmé une décision rendue en octobre par le tribunal de Ziguinchor (sud) qui avait été cassée par la Cour suprême à la mi-novembre. Ce jugement remet dans la course l'opposant, qui avait été radié des listes après avoir été condamné à deux ans de prison en juin dans une affaire de mœurs, ce qui l'empêchait de déposer formellement sa candidature.
Ousmane Sonko, 49 ans, a désormais jusqu'au 26 décembre pour déposer sa candidature et recueillir ses parrainages. Quelques-uns de ses supporteurs rassemblés au tribunal ont accueilli la nouvelle dans la liesse et scandé son nom.
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« On va faire un pourvoi en cassation comme on l'avait fait à Ziguinchor et la même procédure va suivre son cours et la décision sera balayée. Ceux qui jubilent aujourd'hui n'ont rien compris », a prévenu Me El Hadji Diouf, avocat de l'État.
« Ce recours (de l'État) n'est pas suspensif », a affirmé de son côté Me Ciré Clédor Ly, l'un des avocats de Ousmane Sonko. « Le code électoral est très clair: lorsque le juge rend sa décision, cette décision doit être immédiatement exécutée », a-t-il assuré.
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La décision du juge pourrait avoir un impact majeur sur la campagne présidentielle, qui devrait être marquée par une forte polarisation entre M. Sonko et le président sortant Macky Sall.
M. Sonko est le principal opposant au président Sall et le leader du Pastef, un parti de gauche radicale. Il est devenu une figure populaire en dénonçant la corruption et l'injustice sociale.
Sa candidature à la présidentielle de 2024 est une menace sérieuse pour la réélection de Macky Sall.