Soro Kanigui, Soro Alphonse et les autres pro-Soro revenus au RHDP sont-ils encore dignes de confiance au parti de Ouattara ? »

Les militants et le président du RACI, Soro Kanigui, ont pris la décision de saborder le parti et revenir à la maison: au RHDP.

Le samedi 23 avril 2022, le RACI (le Rassemblement pour la Côte d’Ivoire), parti politique autrefois proche de Soro Guillaume, a tenu un congrès extraordinaire à l’Hôtel Belle-côte de Cocody. Les militants et le président dudit parti, M. Soro Kanigui, ont pris la décision de saborder le parti et revenir à la maison: au Rhdp.

Ce retour survient après que les leaders ont goûté aux délices liées à la vie d’opposants : un séjour carcéral pour certains, et l’exil pour d’autres. Ces compagnons de Soro Guillaume, se sont rendu compte que le compagnonnage avec ce dernier sur les sentiers tortueux de l’opposition, n’est pas très aisé.

Ainsi Soro Kanigui, Soro Alphonse et d’autres militants des organisations proches de l’ancien président de l’Assemblée nationale, ont abandonné celui-ci au bord de la route, supportant difficilement la vie de disette qui est le quotidien des opposants ivoiriens. Cela n’est pas surprenant, ces lieutenants de Soro Guillaume, au sommet de leur gloire pendant la rébellion, ont mis le nord du pays en coupe-réglée, et menaient une vie de pacha avec les trafics de tous genres auxquels ils s’adonnaient.

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Mais l’ambition présidentielle de leur leader, s’était heurtée à celle de celui dont eux tous répondaient. Ce péché de lèse-majesté leur a fait connaître une disgrâce, faisant d’eux, et à leur corps défendant, des opposants. Et c’est un truisme de le dire, la vie d’opposant en Côte d’Ivoire, n’est pas un fleuve qui coule tranquillement vers son embouchure. On comprend donc ces retours très médiatisés et les attentes liés à ceux-ci.

Ce voyage aller-retour au Rhdp n’est pas le seul qu’il a été donné de voir. On se rappelle, il y a peu, que M. Marcel Amon Tanoh, qui fit sensation au stade Houphouët-Boigny le 10 octobre 2020, en compagnie de l’opposition, qu’il avait rejointe quelques jours auparavant, n’y est resté que quatre mois.

L’homme est allé à Canossa, juste après la réélection du chef de l’Etat, en se fendant d’une déclaration de reniement et de regret pour les propos tenus au cours du meeting de l’opposition en octobre 2020.
Mais à quoi pouvait-on s’attendre ?

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Habitué aux ors et aux lambris dorés qu’offre le sillage du pouvoir, l’homme n’est resté dans l’opposition que quelques mois. L’inconfort du voyage dans le train de l’opposition, l’incertitude de ce que demain sera fait, et les difficultés liées au quotidien des opposants ont très vite eu raison de lui et de tous les autres. C’est dire que la culture de l’opposition s’acquiert dans l’adversité, au fil des obstacles franchis, au fil des privations endurées, et de l’humiliation qui rime avec cette vie d’opposants.

L’homme, comme tous les autres qui n’ont jamais eu à endurer de telles épreuves, a rapidement capitulé et la queue entre les jambes, a fait son mea culpa pour retourner dans la case ronde. Cet opposant de la 11ème heure, qui avait pensé que l’opposition ivoirienne allait réussir à donner une trajectoire nouvelle à la marche politique de notre pays, s’est empressé de rejoindre celle-ci afin d’inscrire son nom au panthéon de l’histoire nouvelle qui s’écrirait. Cela se comprend aisément. L’homme était certes dans le sillage du pouvoir depuis des années, avait un niveau de vie enviable, mais était confiné à jouer les seconds rôles et dans un anonymat qui ne pouvait plus satisfaire son égo.

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De retour à la maison et après son mea culpa, la récompense ne s’est pas fait attendre. Il fut bombardé, Secrétaire Exécutif du Conseil de l’Entente, une organisation sous régionale, dont on se demande encore à quoi elle sert !

Quel sort sera réservé aux autres opposants de la 11ème heure ? Soro Kanigui, Soro Alphonse et les autres qui sont tous aussi revenus au bercail, seront-ils tous récompensés aux fins de trouver des réponses à leurs angoisses existentiels ? Sont-ils encore dignes de confiance ?

Demain nous situera. Demain est certes un autre jour, mais demain arrive toujours et l’ivraie sera séparée du vrai.
Qui a trahi une fois, trahira deux fois.
Ainsi va le pays…

Written by Nazaire Kadi

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