L'économiste et enseignant-chercheur Mamadou Koulibaly donne une véritable leçon de gouvernance à Ouattara. Il démontre les failles dans certaines décisions prises et propose des solutions pour y remédier.
« Notre gouvernement en Côte d'Ivoire a l'habitude de nous dire que sa dette n'est pas élevée et qu'il a même un plan de remboursement sans faille, que les critères de convergence de l'UEMOA sont tels que nous sommes largement en dessous, que nous avons de bonnes marges et qu'il n'y avait pas de danger. Mais, en même temps, on nous dit d'accepter des augmentations d'impôts et taxes pour payer la dette, que la SIR ne peut pas payer sa dette », a dit l'ancien président de l'assemblée nationale tout ébahi.
A lire aussi : Amnistie : Mamadou Koulibaly pointe les 3 erreurs de Ouattara
Aussi a-t-il ajouté : « La dette n'est pas dangereuse mais vous allez prélever des impôts pour la rembourser. On nous dit qu'une compagnie à San-Pedro va fermer dans le cacao parce qu'on n'a pas payé sa dette. C'est l'Etat même qui décide sa fermeture parce que c'est lui qui lui donne l'argent. Il faut que nous revenions à une orthodoxie dans cette histoire ».
De plus, il est allé plus loin en affirmant que même si le volume de la dette n'est peut être pas dangereux en lui-même, l'utilisation qu'on en fait, nous rend plus ou moins capable de la rembourser. De ce fait : « Il y a deux conceptions qui s'affrontent que le gouvernement est dans une confrontation invalidante, totalement vieillotte qui ne marche pas. C'est celle qui consiste à dire, on prend des crédits, on fait les infrastructures les industries vont s'installer », s'est-il justifié.
Ensuite, l'ancien ministre de l'économie et des finances a démontré sa conception des choses en ces termes : « Si on fait des routes, les usines vont s'installer à côté des routes. Si on fait des ponts, les usines vont s'installer à côté des ponts. Combien d'usines le troisième pont a-t-il entraîné ?L'installation d'usine à la Riviera Golf ? Il faut changer la conception. Ma conception à moi, c'est de dire l'investissement dans les industries immédiatement productives d'abord.
« ces industries en créant des emplois, en distribuant des revenus, en faisant augmenter l'épargne locale, nous rend capable de rembourser cette dette »
Et puis, ces industries en créant des emplois, en distribuant des revenus, en faisant augmenter l'épargne locale, nous rend capable de rembourser cette dette. Et les infrastructures deviennent une nécessité parce qu'il y a de l'industrie cela est cohérent ».
En outre, Mamadou Koulibaly a dénoncé l'attitude du gouvernement qui a une conception inverse : « Ceux qui, au gouvernement ont la conception inverse, sont obligés de s'endetter. La conséquence est qu'ils vont s'endetter en Euro ou en Dollar, en monnaie étrangère. Alors qu'avec la politique de la banque centrale américaine, la banque centrale européenne, d'autres banques centrales, le taux d'intérêt est quasiment nul. Des banquiers européens empruntent à 0% et puis ils viennent nous vendre ici à 4, 5, 6, 7, 8, 9% souvent 10% », a-t-il dit.
« nous sommes heureux de recevoir cet argent sauf qu'au moment de rembourser, vu que nous avons créé des infrastructures qui ne sont pas immédiatement rentables, nous nous retrouvons en difficultés »
Par ailleurs, selon lui, nous sommes heureux de recevoir cet argent sauf qu'au moment de rembourser, vu que nous avons créé des infrastructures qui ne sont pas immédiatement rentables, nous nous retrouvons en difficultés et nous allons nous endetter pour rembourser les échéances, et nous ne créons pas d'emplois et la situation devient de plus en plus difficile, le chômage suit les infrastructures, ce n'était pas du tout le but.
Enfin : « De surcroît, ce chômage qui suit vient du fait que les quelques unes de nos entreprises ne sont pas compétitives. Savez-vous pourquoi ? Parce que nous nous endettons chez des gens pour utiliser l'argent de la dette pour acheter les marchandises. Je vous fais crédit pour que vous achetiez chez moi », a-t-il conclu.
Prince Beganssou
Mamadou Koulibaly révèle : « J'ai rencontré des microbes à Abobo, voici ce qu'ils m'ont confié »
