L'analyse de Ferro Bally met en lumière les principaux enjeux de la succession d'Henri Konan Bédié à la tête du PDCI-RDA et à la présidentielle ivoirienne de 2025.
La succession d'Henri Konan Bédié au PDCI-RDA
La succession d'Henri Konan Bédié, décédé le 1er août 2023, est ouverte au PDCI-RDA et les échanges commencent à se muscler pour tourner au vitriol. Des trois militants, qui ont officiellement fait acte de candidature, un est particulièrement au centre de la polémique: Tidjane Thiam ou TT. Il est autant bien l'objet de controverses que de passions.
TT, candidat idéal ou candidat impossible ?
De même qu'il est porté au pinacle par ses indécrottables admirateurs, de même il est descendu en flammes par ses irréductibles adversaires. Et TT assume à la fois le destin de la pierre angulaire et de la pierre rejetée.
De ce fait, il apparaît clairement comme la pierre d'achoppement aussi bien pour les hautes responsabilités à la tête du PDCI-RDA que pour la présidentielle ivoirienne du 25 octobre 2025.
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La question de la nationalité
TT, qui est né d'un père ivoirien et d'une mère française, possède la double nationalité ivoirienne et française. Cette double nationalité pose problème, car la Constitution ivoirienne exige que le candidat à la présidence soit « exclusivement de nationalité ivoirienne, né de père ou de mère ivoirien d'origine ».
TT pourrait renoncer à sa nationalité française, mais cette décision serait controversée. Certains y verraient une preuve de sa détermination à devenir président de la Côte d'Ivoire, tandis que d'autres y verraient une trahison de ses origines françaises.
Les autres candidats
Les deux autres candidats à la succession d'Henri Konan Bédié, Noël Akossi Bendjo et Maurice Kacou Guikahué, sont également confrontés à des obstacles.
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Noël Akossi Bendjo, qui a été condamné à 20 ans de prison ferme et 5 ans de privation de ses droits, ne jouit pas de ses droits civils et politiques et est frappé d'inéligibilité.
Maurice Kacou Guikahué, qui est libre de ses mouvements depuis janvier 2021, reste placé sous contrôle judiciaire. Cela signifie qu'il peut être arrêté à tout moment et qu'il ne peut pas quitter le pays sans l'autorisation de la justice.
La perspective d'une impasse
Si TT est déclaré inéligible, Noël Akossi Bendjo et Maurice Kacou Guikahué ne pourront pas se présenter à la présidence du PDCI-RDA. Dans ce cas, le parti pourrait se retrouver dans l'impasse, car il n'aurait pas de candidat crédible pour l'élection présidentielle de 2025.
Le collège électoral, qui a à charge de sélectionner les candidatures, doit trancher dans ce contexte très difficile. La décision qu'il prendra aura des conséquences importantes pour l'avenir du PDCI-RDA et de la Côte d'Ivoire.
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Les partisans de TT espèrent que le collège électoral lui accordera la candidature, ce qui lui permettrait de se présenter à la présidence de la République. Les adversaires de TT espèrent, quant à eux, que le collège électoral le déclarera inéligible, ce qui affaiblirait le PDCI-RDA et faciliterait la réélection d'Alassane Ouattara en 2025.
La suite des événements est donc incertaine, mais elle promet d'être passionnante.
